vendredi 26 septembre 2014

Il faut sauver la République

Il faut sauver la République.
Lettre ouverte d'un citoyen ordinaire.
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« La République c'est le droit de tout homme, quelle que soit sa croyance religieuse, à avoir sa part de la souveraineté. »
Jean Jaurès (1859 - 1914)
« La république, ce n'est pas la droite, ce n'est pas la gauche, ce sont tous les Français. »
Nicolas Sarkozy.
Je suis un français ordinaire comme il y en a beaucoup, un français qui n'a pas encore été dépouillé de son emploi à cause de la délocalisation de son entreprise, fonctionnaire dans une Société Anonyme qui avait, il n'y a pas si longtemps, son ministère et que l’État a jugé bon d'abandonner à la concurrence et aux ambitions commerciales pour se conformer aux directives européennes.
Comme nombre de mes concitoyens, je ne comprends pas les interminables disputes au sein de la droite et je ne sais pas s'il faut croire, espérer ou craindre un improbable retour de Nicolas Sarkozy. Je ne me reconnais pas dans cette gauche qui promettait le changement, comme l’avait fait François Mitterrand en 1981, et qui s'est coupée de ses militants après avoir délaissé les électeurs qui l'avait pourtant portée au pouvoir. J'aimerais être centriste mais il faudrait déjà qu'ils sachent exactement où ils se situent entre la gauche et la droite traditionnelle : peut-être nulle part. Je me méfie des extrêmes, qu'ils soient bleu marine ou rouge, les deux couleurs qui encadrent le blanc, blanc comme le bulletin blanc et non comme le drapeau blanc. Je pourrais céder au chant des sirènes de l'abstention et ne plus voter mais je ne peux me résoudre à laisser les politiques décider de tout sans moi.
« Les socialistes ont le pouvoir mais ils ne savent pas à qui le donner. »
Michel Colucci, dit Coluche (1944 - 1986)
Depuis les élections de 2012, présidentielles d’abord et législatives ensuite, tout s’est teinté de socialisme qu’on pourrait désigner de « à la française » : le Président de la République, garant des institutions, est socialiste ; le Gouvernement, agrémenté de nuances vertes aujourd’hui oubliées, est socialiste ; le Parlement, sorte de chambre d’enregistrement à l'image de celles de l'Ancien Régime, est socialiste. Tout est socialiste, sauf le changement.
La courbe du chômage devait s’infléchir puis s’inverser, elle continue tranquillement sa course ce qui n'étonne que les socialistes : les français ordinaires, qui ne sortent pas forcément des grandes écoles, savent par expérience que pour diminuer le nombre de demandeurs d'emploi, il faut créer des emplois et non rayer des noms sur les listes, même si c'est plus facile.
Les déficits se creusent au lieu de se résorber, la dette augmente malgré les économies réalisées par milliards et tous les indicateurs s’obstinent à être mauvais. L'exemple généralement cité est le trop fameux « trou » de la sécurité sociale qui s'élargit malgré les déremboursements qui se multiplient.
Tout cela, c’est la faute de la crise : c’est elle qui pousse lentement le pays vers la faillite. Pendant ce temps, le gouvernement, entre deux remaniements, observe avec fébrilité les soubresauts de la croissance, espérant qu’elle va repartir, sans doute de sa propre initiative. Mais il y a pire, car tout est toujours possible : la dernière angoisse qui épouvante les économistes est la déflation.
L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Tous les gouvernements, sans aucune exception, l’ont combattue. La déflation, c’est le contraire, soit une baisse générale des prix. Comment François Hollande compte-t-il expliquer aux français que la baisse des prix, pour une fois qu’elle se produit, est néfaste pour l’économie, exactement comme son contraire.
Nous ne sommes pas à une contradiction près : pour la relancer cette économie, il faudrait que les français consomment plus. Or, pour consommer, il faut avoir les moyens, c’est à dire un salaire décent et un emploi, ce qui est de plus en plus délicat à obtenir ou à conserver. Il est toutefois de plus en plus difficile de favoriser l’industrie française que tous les ministres prétendent vouloir redresser : consommer revient à acheter les produits de l’étranger, ce qui accentue le déficit commercial. Tous les français aimeraient connaître le secret des arcanes de la relance de l'économie par la consommation tant elle semble illogique.
Si la politique semble ne se réduire qu’à des chiffres, sortes d’énigmes mathématiques que des éminents esprits s’obstinent à embrouiller pour dissimuler leur propre incompréhension des phénomènes ou pour écarter les curieux qui voudraient y voir clair, elle mène le pays droit à sa perte. A la tête de l’édifice, au plus haut sommet de l’État, le Président de la République observe sa côte de popularité qui s'écroule comme tout le reste.
« Nicolas Sarkozy est passé de la présidence bling-bling à la présidence couac-couac. »
François Hollande.
François Hollande donne la nette impression d'attendre sans rien faire un miracle économique qui ne se produira pas. Nicolas Sarkozy, son prédécesseur, était partout et tout le temps au point d'éclipser tout le monde : ses premiers ministres et les membres de son gouvernement. Il avait toutes les casquettes, s'occupait de tout et tirait même les ficelles de l'UMP depuis son bureau de l’Élysée. A son époque, pour ne pas dire sous son règne, pour faire référence à Bonaparte auquel il aurait voulu ressembler, tout était sous le contrôle de l'UMP. Nicolas Sarkozy présidait aux destinées de la République et de l'UMP. Le Gouvernement, même s'il fut un temps d'ouverture, avec des transfuges socialistes, était UMP. Le Parlement était majoritairement UMP : les centristes, malgré la surprise causée par les résultats de François Bayrou au premier tour des présidentielles, avaient déserté leurs propres rangs pour rejoindre ceux des vainqueurs par peur d’être écartés des postes à pourvoir. Tout était UMP et ce qui ne l'était pas était rejeté dans l'opposition.
Nicolas Sarkozy et François Hollande ont en commun une application surprenante des règles démocratiques, une conception particulière de la fonction présidentielle et une vision aménagée de la République. La valeur toute personnelle qu’ils accordent à la notion de mandat leur permet d’agir à leur guise au mépris des opinions et en toutes circonstances sans consulter qui que ce soit, surtout pas la Nation qui les a placés là où ils sont.
Consulter le peuple, quelle horreur ! Ce n’est pourtant pas les moyens qui manquent : le référendum dont les règles ont été modifiées en 2008 et qui ne seront applicables qu’en 2015, la votation publique, même si la loi ne précise pas comment utiliser les résultats, comme pour le changement de statut de la Poste, sans oublier les initiatives de démocratie participative qui se déroulent de temps à autre ou les pétitions qui circulent désormais sur internet. Les élus préfèrent, par intérêt, s’en tenir aux scrutins. « Votez et taisez-vous ! »
Lors de sa campagne de 2012, François Hollande avait évoqué la possibilité de recourir au parrainage citoyen pour remplacer le système dit des « 500 signatures ». Il avait donné quelques précisions, d’autres personnalités s’en étaient mêlées mais tout semble désormais oublié. Le parrainage citoyen devait permettre aux petits candidats de se présenter : c'est la raison pour laquelle la commission Jospin fixait le nombre de signatures à 150000. Les grands partis n'aiment pas les petits candidats.
« La France est le seul pays européen qui ne se soit pas consolé de la disparition du régime monarchique. »
François Galichet, Professeur à l'IUFM d'Alsace.
La situation de la France est particulièrement préoccupante : les agences de notation, qui voudraient faire la pluie et le beau temps dans le domaine de la finance, surveillent les choses de près, l’Europe nous montre continuellement du doigt et la crise nous secoue avec une régularité d’horloge. Malgré cela, nous vivons avec le souvenir de ce que nous avons été jadis et l’espoir que les choses n’ont pas changé. Il est loin, le siècle des lumières : depuis, les lampes se sont éteintes.
La France est quand même un pays singulier qui a un goût fort prononcé pour le mélange des genres.
  • La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 a été promulguée par le roi Louis XVI. La France était encore une royauté.
  • Le Code Civil, ou Code Napoléon, du nom de son initiateur, a été promulgué en 1804 par le Premier Consul (à vie) Bonaparte qui allait être sacré la même année Empereur des français. Les pièces de monnaie de l’époque indiquaient d’un côté « République Française » et de l’autre « Napoléon Empereur ».
  • Le premier Président de la République élu au suffrage universel en 1848 était un prince Bonaparte, neveu de l’Empereur et futur empereur lui-même.
  • La Troisième République a conservé la constitution du Second Empire dont elle n’a modifié que le titre relatif au Chef de l’État et la composition du Sénat.
  • La constitution de la Cinquième République est l’œuvre du général de Gaulle qui disait que « la République n’est pas le régime qu’il faut à la France ». Il est l’inventeur de la monarchie républicaine que nous subissons aujourd’hui.
La France est une monarchie quinquennale : « les français guillotinent symboliquement le roi tous les cinq ans », comme le soulignait le magazine l’Express il y a quelques années. Dernièrement, après la sortie du livre de Valérie Trierweiler, le Nouvel Observateur déclarait : « Le pouvoir en France est encore, et malgré la République, très monarchique et les apparences sont trompeuses. [...] Ce que ce livre nous apprend sur la République c’est qu’il est temps de la réformer et de la moderniser. »
« L'économie c'est simple. C'est deux colonnes : une colonne dépenses et une colonne recettes. N'importe quelle ménagère vous le dirait. »
François Mitterrand (1916 - 1996)
Dans son article 4, la Constitution de la Cinquième République précise que « les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage ». Il est même précisé que « la loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. » Les partis politiques ne se contentent plus de participer, ils se sont emparés de la République et la manipulent à leur guise. Ce sont toujours les mêmes têtes, par alternance, politesse hypocrite et politique oblige, qui se succèdent sur les marches du pouvoir.
La République n’appartient plus à la nation et ce n'est pas avec la soi-disant construction européenne que les choses vont s'arranger. L'Europe est une idée formidable et utiliser une même monnaie était à peine imaginable au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Pourtant cette Europe que les bureaucrates nous imposent est un monstre de complexité. Je dis oui à l'Europe des Peuples et non à l'Europe de la finance comme je dis oui à la République du Peuple et non à la République des banques et des groupes industriels.
Depuis la Révolution de 1789, la Nation est un ensemble de citoyens détenant la puissance politique. Le Peuple est l'ensemble des citoyens d'un État ou des personnes constituant une nation, par rapport aux gouvernants et en référence aux principes de citoyenneté. Mais le peuple désigne également l'ensemble des citoyens de condition modeste ou humble, par opposition aux groupes ou classes privilégiées par la naissance, la fortune, la culture ou l'éducation. Dans ce dernier cas, et pour beaucoup, la démocratie qui est, théoriquement, « le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple », n'aurait d'autre but que de spolier les riches. C'est à cause de cette connotation péjorative et injustifiée que je préfère parler de la Nation.
La France est une grande Nation. Elle doit sa richesse aux différentes composantes de son Peuple, quelles que soient ses origines, ses racines et ses cultures. Mais la France est sur le déclin et l'avenir de la République est compromis. Il est vain de rechercher les possibles responsables, la situation impose de trouver des solutions rapides. La politique seule ne peut plus rien résoudre : les grandes théories, les idéologies et les courants de pensée ne sont plus d'actualité. Les mécanismes de l'économie, de la finance et de la mondialisation sont commentés par des légions de spécialistes qui sont supposés maîtriser leur discipline mais qui sont dépassés par les événements dès qu'ils se produisent. Il faut revenir aux choses simples, essentielles et logiques.
Si le déficit public, la dette, la balance du commerce extérieur et les effets pervers de la crise ne passionnent pas les français au point d'être au centre de leurs conversations, cela les concerne quand même en premier lieu : c'est avec l'argent du contribuable que les gouvernements ont pris l'habitude de renflouer les caisses.
« Toute personne astreinte au paiement des impôts et taxes de toute nature dont le recouvrement est autorisé par la loi est un contribuable. » La France a une population estimée à 65 millions de personnes, cela fait autant de contribuables. Les enfants sont également des contribuables : lorsqu'ils achètent un bonbon, ils paient la TVA qui est un impôt indirect.
Ceux qui ont exercé le pouvoir sans accepter de le partager ont amené le pays au bord de la faillite. Ils doivent rendre la République à qui elle appartient : à la Nation. La Nation n'exclut personne et la République nous rassemble : si nous ne sommes pas capables de trouver ensemble les solutions aux problèmes c'est que nous serons descendus bien bas.
« La République est le gouvernement qui nous divise le moins. »
Adolphe Thiers (1797 - 1877)
L’établissement de règles démocratiques dans la gestion des affaires publiques fait l’objet de débats passionnés depuis que les grecs en ont inventé le concept il y a plus de 25 siècles. Le sujet, s’il n’est pas récent, est au centre des préoccupations de nombreux groupes de réflexion et fait l’objet d’expérimentations dans quelques communes sous la direction de personnalités de renom. La démocratie est souvent associée, à tort, à la république : la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Hollande, la Suède et la Norvège sont des pays démocratiques mais ne sont pas des républiques.
« La république est un système politique dans lequel la souveraineté appartient au peuple qui exerce le pouvoir politique directement ou par l'intermédiaire de représentants élus. Ceux-ci reçoivent des mandats pour une période déterminée et sont responsables devant la nation. »
Il convient donc de remettre la France sur le chemin démocratique et républicain qu'elle a quitté. Tous les candidats aux élections abordent le sujet avec une égale conviction pour mieux abandonner l'idée ensuite. C'est sans doute cela qu'on appelle le matériel de campagne : serrer des mains sur les marchés, faire bonne figure, gratifier les uns d'un sourire, les autres d'une pensée toute faite, distribuer des tracts et parler des problèmes avec les gens qui les vivent pour tout oublier à l'issue du scrutin.
La France a besoin de toutes les bonnes volontés pour se redresser ou, au moins, stopper sa chute. Il faut donc réorganiser les institutions, répartir les pouvoirs différemment, moderniser la vision de la démocratie et impliquer les Citoyens dans la gestion des affaires publiques. Les français en ont assez d'être continuellement laissés à l'écart des décisions qui pourtant les concernent directement. Je suis certain qu'au lieu de râler, ils préféreraient agir.
L'avenir de la France, au sein de l’Europe dont elle est une des composantes historiques, ne peut se faire sans changer le mode de fonctionnement de ses institutions. L'habitude a été prise de laisser les parlementaires décider non seulement du texte de la constitution mais aussi du régime qui leur convenait. Depuis 1945, un référendum donne la possibilité aux électeurs de dire non à une constitution, ce qui s'est produit le 5 mai 1946 pour le premier projet de la Quatrième République. La Cinquième République a fait son temps et la bricoler pour y introduire quelques timides concessions pour calmer les esprits ne suffira pas. Il faut procéder autrement.
Je ne suis pas le seul à vouloir que les choses changent radicalement : des maires se mobilisent pour la démocratie participative, des rencontres ont lieu régulièrement pour aborder le sujet et des partis politiques y font référence dans leurs programmes. Tandis que certains attendent une Sixième République, d'autres ont renoncé au changement promis par François Hollande et qui, souvenez-vous, était pour maintenant. Moi, je dis simplement que c'est aux Français, à tous les Citoyens, que revient l'initiative de la révision de la constitution et non, comme le précise l'actuel article 89 « concurremment au Président de la République sur proposition du Premier Ministre et aux membres du Parlement. » Le peuple de France doit lui-même décider de la forme que doivent prendre la République et la Démocratie. La souveraineté appartient à la Nation, elle doit pouvoir l'exercer en toute liberté.
« Je veux que la République ait deux noms : qu'elle s'appelle Liberté, et qu'elle s'appelle chose publique. »
Victor Hugo (1802 - 1885)
La dernière révision de la constitution faisait partie du programme de Nicolas Sarkozy pour les élections présidentielles de 2007 qu'il avait gagnées. Un Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions, présidé par Édouard Balladur, fut mis en place dès le mois de juillet 2007. Il était composé principalement de juristes constitutionnalistes et de personnalités politiques ayant une compétence en droit. On ne s'étonnera donc pas que certaines propositions aient été écartées : le non-cumul des mandats, par exemple. Le vote final a été soumis au Congrès du Parlement français le 21 juillet 2008 et adopté à deux voix près. Il n'y eut pas de référendum : la Nation n'a donc pas donné son avis ni son accord.
La Nation serait-elle composée de Citoyens si dénués de bon sens qu'ils ne sauraient pas déterminer comment le pays doit être organisé ? Heureusement, contrairement à ce que beaucoup de nos voisins européens pensent de nous, les français ne se contentent pas d'être des râleurs impénitents, fiers et prétentieux : ils échangent leurs idées car ils n'en manquent pas.
Le fonctionnement des nos institutions, les dérives monarchiques de la Cinquième République, la possible évolution des règles démocratiques et la comparaison avec les constitutions des pays voisins m'ont amené à imaginer une République plus juste et que j'ai appelée « Démocratie avec implication du Citoyen ». Les buts poursuivis seraient les suivants :
  • La France est actuellement une démocratie représentative.
    « La démocratie représentative, appelée aussi "démocratie délégative", est l'une des formes de la démocratie dans laquelle les citoyens expriment leur volonté par l'intermédiaire de représentants élus à qui ils délèguent leurs pouvoirs. »
    La démocratie peut également être directe : dans ce cas, le Peuple prend lui-même les décisions. Une voie intermédiaire donnerait des pouvoirs accrus aux citoyens sans entamer le pouvoir de leurs représentants.
  • Le mot d'ordre des gouvernements depuis plusieurs années, poussés par les dispositions des différents traités européens, est de faire des économies. Réduire le déficit public est une obsession de tous les instants. Des économies peuvent être réalisées simplement et à long terme en repensant le fonctionnement des institutions.
  • La France est dotée d'un exécutif double. Le Président de la République gouverne directement alors que c'est au Premier Ministre et à son Gouvernement que cette tâche incombe. Nicolas Sarkozy et François Hollande ont tous les deux adopté ce travers, abandonnant l'arbitrage que la constitution leur reconnaît pourtant.
    L'idée qui consisterait à supprimer la charge de Premier Ministre et à en confier tous les pouvoirs au Président est à proscrire. La République doit se défaire de ses oripeaux monarchiques : elle n'a que faire d'un despote quinquennal. La Révolution Française de 1789 et celles qui ont suivi n'auraient donc servi à rien ?
  • « Le carriérisme désigne l'état d'esprit, l'attitude des personnes qui n'exercent une activité que pour satisfaire leurs intérêts personnels et leurs ambitions. Il peut s'exercer au sein d'une entreprise, d'une association, d'un syndicat ou d'un parti politique. »
    Le renouvellement des élus de la Nation doit être une priorité. La première solution consisterait à limiter le nombre des mandats consécutifs, toute élection confondue, à deux. Être élu n'est pas un métier, c'est une mission.
  • Une deuxième solution est en cour de résolution : le non-cumul des mandats électifs.
    « Le Conseil constitutionnel a validé jeudi 13 février 2014 les deux lois interdisant le cumul de fonctions exécutives locales, dont celle de maire, avec un mandat de député, de sénateur (à partir de 2017) ou de parlementaire européen (à partir de 2019). »
  • Le système parlementaire a connu des évolutions depuis 1789. Le suffrage a été universel pendant la Révolution, censitaire sous la Restauration puis de nouveau universel pour l'élection du premier Président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, et pour les régimes suivants. Le mode de scrutin a également été plusieurs fois modifié. « Depuis 1871, la France a ainsi connu une dizaine de changements importants de mode de scrutin législatif, alors que le Royaume-Uni utilise le même depuis le XVIIIe siècle. »
    Après une expérience très brève de scrutin proportionnel, sous le mandat de François Mitterrand, le scrutin uninominal à deux tours est utilisé pour l'élection des députés, ce qui permet de dégager une majorité et, par voie de conséquence, une opposition. Les partis politiques actuels s'obstinent à conserver cette vision bipolaire dépassée.
    Si les représentants de la Nation ont pour objectif le bien de la France, ils doivent pouvoir travailler ensemble dans ce sens.
  • La France est composée de 65 millions d'habitants. Tous ont le droit d'être entendus : ce devrait être un devoir que de les écouter. La démocratie ne doit être qu'une simple formule : c'est un mot d'ordre.
    L'article 6 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie du Bloc de Constitutionnalité stipule que : « La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. »
    L'implication des Citoyens dans la gestion de la République a donc un fondement légal indiscutable et une valeur indissociable de la République.
La confiance n'est pas non plus la vertu qui lie les électeurs à leurs élus : l’abstention n'atteindrait pas les records récemment observés. Il est donc indispensable, avant toute chose, de restaurer la confiance entre les différentes composantes de la société.
« Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c'est le citoyen qui fait la république. »
Georges Bernanos (1888 - 1948)
Pour établir les bases d'une république démocratique plus proche des aspirations de tous les français, je soumets à mes concitoyens l'ensemble des propositions qui suivent.
  • L'inscription sur les listes électorales doit être obligatoire, systématique, voire automatique. Nul ne devrait pouvoir se soustraire à un devoir qui fait d'un français un Citoyen à part entière.
  • Voter n'est pas seulement un droit, c'est également un devoir. Il doit être rendu obligatoire. Pour faciliter l'exercice de cette portion de la souveraineté nationale, les moyens mis en œuvre pour l'expression des scrutins pourront être élargis.
  • Le vote blanc doit être reconnu, comptabilisé et considéré comme un suffrage exprimé. Il doit pouvoir permettre aux électeurs de dire non au choix qui leur est offert. Dans le cas où le vote blanc serait majoritaire, l'élection serait invalidée et les candidats déclarés disqualifiés pour le scrutin suivant.
  • Le tirage au sort est une façon d'appliquer la démocratie.
    « En Irlande la convention pour la révision de la constitution Irlandaise sélectionne par une méthode aléatoire 2/3 de ses membres selon une méthode assurant leur représentativité de la population. »
  • Pour que les équipes municipales ne se succèdent pas les unes aux autres, je préconise la suppression pure et simple des élections municipales et son remplacement par le tirage au sort des conseillers municipaux sur les listes électorales de la commune. Les conseillers seront renouvelés par tiers tous les deux ans. Les candidats désignés ne pourront se soustraire à l'exercice de ce mandat.
  • Les élections législatives seront accompagnées du choix du premier ministre. Le gouvernement sera formé en fonction du résultat du scrutin. Les différents groupes et partis politiques siégeant à l'assemblée seront représentés dans les mêmes proportions dans le gouvernement.
  • Le Sénat est une institution qui a beaucoup évolué depuis deux siècles. Lointain avatar de la Chambre des Pairs, il représente aujourd'hui les collectivités locales. Ses membres sont élus par le grands électeurs.
    Pour permettre un contrôle direct de la Nation sur la politique engagée par les députés élus et augmenter la démocratie parlementaire, je propose que les sénateurs soient désormais tirés au sort sur les listes électorales. Les candidats désignés pour siéger auront la possibilité de se désister une seule fois. Les mandats ne seront pas reconductibles.
  • Pour que le Président de la République puisse être un arbitre objectif entre la Nation et ses représentants, il doit être indépendant de tout parti ou groupement politique. Il ne saurait par conséquent être élu selon les dispositions actuellement en usage.
    Il doit être choisi ou élu indépendamment de toute autre élection.
La République est un régime qui doit permettre à chacun d'exercer sa part de souveraineté. Le Président de cette République doit être à l'écoute de tous les français et être garant de leurs droits inaliénables. Ce n'est qu'en rétablissant un équilibre entre les gouvernants et les gouvernés que la justice, l'égalité et l'avenir seront assurés.
« Une république est difficile à gouverner, lorsque chacun envie ou méprise l'autorité qu'il n'exerce pas. »
Saint-Just (1767 - 1794)
Choisir un Président de la République, Chef de l’État mais non du Gouvernement, assurant les fonctions d'arbitre et indépendant de tout parti politique n'est pas une mince affaire. La question va donc inévitablement se poser : qui peut être candidat ? Je vais tenter d'apporter une réponse simple et logique.
  • Le Président de la République doit être le Président de tous les français. Ce n'est pas pour rien si les dimanche soir d'élections présidentielles, dès 20 heures et les résultats connus, le nouvel élu prononce cette phrase.
  • Il ne doit pas avoir d'attaches politiques. Nicolas Sarkozy, François Hollande et tous leurs prédécesseurs ont été élus avec les moyens de leurs partis respectifs. Ils ne pourraient plus être candidats dans le système que je propose.
  • Il doit pouvoir incarner la France et représenter l’État avec le soutien de la Nation tout entière. Il est le garant des institutions de la République et de l'équilibre des pouvoirs.
  • Il devra pouvoir rassembler tous les français, qu'ils soient de gauche ou de droite, aux extrêmes ou au centre, qu'ils soient riches ou pauvres dans un même projet : œuvrer ensemble pour notre avenir.
Un candidat répond aux critères précisés ci-dessus : Le Prince Jean-Christophe Napoléon, héritier du tout premier Président de la République. Je propose donc de lui confier les fonctions de Président de la République pour un mandat d'une durée de cinq ans. La Nation décidera ensuite des modalités de sa succession.
Citoyens, la République et la Démocratie sont en danger, c'est à vous, à nous tous, de veiller à son rétablissement.
« Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. »
(Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, article 3)
Souvenez-vous de ce que le candidat Hollande disait lors de sa campagne électorale : « Le changement, c'est maintenant ! » En un peu plus de deux ans, il est parvenu à lasser les français, ses électeurs et jusqu'à ses propres militants. Faut-il attendre que sa cote de popularité descende encore et s'approche de zéro ou un livre de Julie Gayet avec de nouvelles révélations croustillante pour agir ? Non !
« Le changement, c'est maintenant, après c'est trop tard ! »
Pascal Dequéant.
Président du Mouvement RRF.

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