dimanche 23 décembre 2012

Une Agence de Notation Démocratique, et pourquoi pas...

Il est étonnant de constater que le terme de démocratie, tout comme le concept, a été inventé en Grèce, certes il y plus de 25 siècles, un pays qui est, aujourd'hui, au bord du gouffre. Plus étonnant encore, ce sont les États-Unis qui se font les champions de cette démocratie qu'ils déversent aux quatre coins de notre planisphère avec les déboires, les résultats et les dénouements que tout le monde connaît. Finalement, il ne se passe pas une journée, que dis-je, une heure, sans que le mot démocratie ne soit prononcé par un prétendu spécialiste qui préfère en parler plutôt que d'essayer de l'appliquer. D'ailleurs, en insistant lourdement, il finira par admettre que ça n'existe pas sauf, peut-être, dans quelques cantons reculés de la Suisse, le pays des coffre-forts, comme par hasard. Si la finance et la démocratie ne font pas toujours bon ménage, l'une et l'autre, séparément ou consécutivement, servent souvent de détergent pour les peuples qu'on décrasse.
Pour qu'une démocratie fonctionne réellement, il faut que tous les citoyens soient investis dans le pouvoir et la gouvernance de leur pays. Si chacun se désintéresse et finit par ne plus exercer ses droits et ses devoirs, tout le pouvoir revient au gouvernement et ce n'est plus le peuple. Il faut donc que chaque personne soit intégrée dans les appareils étatiques, de décision. Cela suppose d'une part que les institutions laissent un pouvoir d'action aux citoyens mais aussi que les citoyens ne se désinvestissent pas de la vie politique.
Des élections ne suffisent pas à faire d'un état, quel qu'il soit, une démocratie. Si entre chaque scrutin, les électeurs n'ont plus la possibilité de s'exprimer sous le fallacieux prétexte qu'ils ont voté et choisi leurs représentants, il est permis de douter de la réalité de la démocratie. Et je ne parle pas de république.
Le cas de la France a cela d'intéressant qu'elle se dit républicaine et démocratique alors que de sérieux indices laisseraient à penser qu'il n'en est rien. Certes il y a des élections, que les politiques appellent des consultations populaires, sans doute pour se donner bonne conscience, mais une fois les élus installés il n'y a plus de place pour le dialogue.
La Cinquième République n'est jamais qu'une Restauration déguisée. Le Général de Gaulle, qui entretenait des relations suivies avec le Comte de Paris, s'était d'ailleurs exprimé clairement, mais en privé, en disant « C'est un roi qu'il faut à la France ! ». Notre pays, contrairement à ce que tout le monde croit, est une monarchie quinquennale. Après les cinq années du règne de Nicolas Sarkozy, avec un gouvernement et un parlement UMP totalement dévoués, celui de François Hollande s'est installé avec les mêmes caractéristiques.
Depuis quelques années, les agences de notation financières, qui existent depuis bien longtemps, pèsent de tout leur poids sur la vie des états, au risque de les faire capoter. Puisque certaines de ces agences sont américaines, qu'elles ne travaillent pas gratuitement pour dégrader les états et qu'elles attribuent ou retirent, selon leur humeur, des triples A (ou des AAA), j'ai décidé de réfléchir à une agence de notation qui s'occuperait de la démocratie. J'ai donc rédigé le plan d'une ébauche de protocole que vous trouverez sur une page séparée de ce blog.
L'ensemble des thèmes abordés dans cette ébauche de protocole peut aider à l'élaboration d'une grille d'évaluation selon des critères qui resteront malgré tout subjectifs. L'utilisation de grilles telle que celle reproduite en annexe pourra donner une idée sur les applications pratiques de la démocratie. Une chose est certaine : aucun pays ne saurait prétendre à un triple A, qui correspondrait, dans l'idéal, à une démocratie directe dans laquelle la population tout entière s'occuperait de tout elle-même.
Vouloir imposer la démocratie (dans sa vision occidentale) à toutes les régions du globe est sans doute une grossière erreur : l'occident, vingt-cinq siècles après l'invention du concept, n'en applique qu'une partie ridicule (les élections), d'autres peuples ne sauront pas faire ce parcours sur ordre des armées américaines.
Dans une période où il faut raisonner européen, la démocratie risque de s'effacer au profit (dans tous les sens du terme) des groupes financiers et industriels.
Il revient aux citoyens de veiller à ce que pareille chose ne se produise pas.

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