mercredi 27 mars 2013

Le changement c'était maintenant...

« Le changement de chef fait la joie des sots. »
(Proverbe roumain)
« Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement. »
(Bouddha)
« On ne dure en France que dans l'opposition et le seul moyen d'échapper au changement, c'est de le réclamer tous les jours. »
(André Frossard)
Les penseurs du parti socialiste ont bâti la campagne des élections présidentielles de François Hollande autour du slogan « le changement c'est maintenant ». On peut se poser désormais cette simple question : et maintenant, c'est quand ?
Déjà, en 1981, avec François Mitterrand, ils nous avaient fait le coup de la force tranquille, tellement tranquille qu'on s'était demandé, à l'époque si les choses allaient vraiment changer , et dans quel sens. Le gouvernement Mauroy s'est employé à appliquer quelques unes des propositions du programme supposé commun (à la gauche, c'est à dire avec les communistes) avant de se casser les dents.
« Soutien important de François Mitterrand dans le travail d'union de la gauche en 1981, ce dernier, une fois élu président de la République, nomme Pierre Mauroy Premier ministre.
Le deuxième gouvernement Mauroy, formé après les élections législatives de juin 1981, comprend quatre ministres communistes. Il entame une politique marquée à gauche, pour appliquer les promesses de campagne : 39 heures, cinquième semaine de congés payés, augmentation du nombre de fonctionnaires, décentralisation, nationalisations (loi du 13 février 1982), impôt sur la fortune, retraite à 60 ans, abolition de la peine de mort, remboursement de l'IVG, réforme des médias.
Après les élections municipales de 1983, perdues par la majorité, et alors que les partenaires européens réclament un redressement de la situation économique de la France, François Mitterrand souhaite faire sortir le franc du Système monétaire européen. Pierre Mauroy s'y oppose et obtient gain de cause, formant un troisième gouvernement, le 23 mars 1983. Mais l'incapacité du Premier ministre à résoudre les problèmes de l'inflation et du chômage (+ 1,5 million de chômeurs), ainsi que la crise monétaire, le poussent à abandonner le Programme commun pour mettre en œuvre le « tournant de la rigueur », incarné par le ministre des Finances Jacques Delors, afin de maîtriser les finances de l'État et les problèmes économiques. L'indexation des salaires sur les prix est abandonnée, la réforme de l'enseignement privé est repoussée. Le 17 juillet 1984, François Mitterrand décide de remplacer Pierre Mauroy par Laurent Fabius. »
En 1981, la victoire socialiste en avait surpris beaucoup et inquiété quelques uns. Les uns espérèrent la venue de la révolution et l'établissement d'un régime semblable à ce qui se faisait dans le bloc soviétique tandis que d'autres, épouvantés par l'imminence de la venue de l'armée rouge, préparèrent leurs valises pour mettre leurs capitaux à l'abri. S'il fallait choisir un événement marquant de cette année-là, ce serait sans doute l'intervention de l'imitateur Thierry Le Luron dans l'émission des « grosses têtes » de Philippe Bouvard qui, avec la voix, de François Mitterrand, avait proclamé : « Nous avons établi le socle du changement, nous attendons un sculpteur pour faire le reste ! » Bien des années plus tard, en 2012, le sculpteur en question n'est toujours pas arrivé. C'est peut-être lui que François Hollande attend pour appliquer son programme.
Lors de la campagne électorale des présidentielles de 2012, le programme des socialistes pouvait se résumer par cette maxime : « le changement c'est maintenant ». Bizarrement, après s'être installé au sommet de l’État, sur une sorte de trône républicain, François Hollande n'a plus prononcé cette phrase et a mené une politique dont on peut se demander si elle ne serait pas de droite. Il y a bien eu quelques essais socialisants : la menace de nationalisation, aussi vite retirée qu'elle avait été avancée, les panneaux annonçant les radars automatiques, les éthylotests et le mariage pour tous qui a été un bon prétexte pour montrer que l'Assemblée Nationale n'abritait pas que des députés.
Les débats autour du mariage pour tous ont permis de montrer aux français, réputés pour avoir la mémoire courte, que la droite pouvait changer du tout au tout, à la fois dans son discours et dans son comportement. Quel délice, en effet, d'entendre des députés de droite, catholiques, conservateurs ou rétrogrades appeler de leurs vœux un référendum pour que le peuple s'exprime sur le sujet. Quand les rôles étaient inversés, et que la droite a prétendument résolu le problème des retraites, le recours au référendum, l'appel au peuple et tout l'attirail démocratique sont restés sagement au placard. Nos bons députés, en dignes représentants de la nation, qui l'a élue, c'est ça qui est burlesque, ont bidouillé les retraites de ceux qui pouvaient y prétendre à l'exception de la leur qui est restée inchangée. Pour le cas, le changement ce n'est pas vraiment pour maintenant.
Les socialistes, qui sont des gens de gauche, je le dis pour qu'on s'en souvienne, nous promettaient le changement. Désormais, il faut aller encore plus à gauche que cette gauche qui est de droite, pour trouver des personnalités qui exigent ce changement mais sans y croire. De ce côté-là de l'hémicycle, ça vocifère à qui mieux-mieux mais ça a un peu de mal à se faire entendre.
Proclamer que le changement c'est maintenant, c'est bien joli, mais qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Comment peut-on comprendre une phrase pareille ?
Pour décortiquer cette maxime, j'ai décidé de me servir d'une technique empruntée à la littérature potentielle qui consiste à remplacer les mots par leurs définitions. Cette maxime peut donc se décomposer en trois parties, trois morceaux de choix, comme chez le boucher :
  1. Le changement, qui vient de « changer », un verbe qui nous vient des latins et qu'ils ont probablement emprunté aux gaulois. De ce verbe, sont issus les mots suivants : change, échange, rechange...
  2. C'est, formé du démonstratif « ce » et suivi du verbe être.
  3. Maintenant, un adverbe qui marque un instant donné.
Changer :
  1. Céder une chose contre une autre, échanger.
  2. Convertir des pièces de monnaie en une somme égale de pièces ou de billets de valeur différente.
  3. Remplacer une personne ou une chose par une autre.
  4. Rendre une personne ou une chose différente de ce qu’elle était.
  5. Devenir méconnaissable.
  6. Remplacer des vêtements ou du linge par d’autres.
Tout le monde se souvient de la passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Une vidéo visible sur Dailymotion l'a résumée en trois minutes.
  • Tandis que François Hollande parcourt les quelques dizaines de mètres qui le sépare de sa voiture du perron de l'Elysée, Nicolas Sarkozy, qui jusque là attendait, descend les quelques marches.
  • Les deux hommes échanges quelques mots pendant une poignée de main.
  • François Holande et Nicolas Sarkozy remontent ensemble le perron de l'Elysée, il est onze heures et deux minutes (11H02)
  • Ils posent pour les photographes, une deuxième poignée de main.
  • Ils s'isolent dans le bureau présidentiel.
  • Sortie des deux hommes accompagnés de leurs épouses respectives. Les deux femmes s'embrassent assez chaleureusement.
  • Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, main dans la main, rejoignent la voiture qui les attend.
  • Pendant ce temps, François Hollande rejoint la salle des fêtes du Palais de l'Elysée où il est décoré comme un sapin de Noël et anobli par les titres républicains que sa charge nouvelle lui a conféré.
  • On a reproché à François Hollande de ne pas avoir raccompagné Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy était comparé à Bonaparte, pas tellement le Bonaparte empereur, mais celui du consulat. Les choses avaient commencé dans la cour de l’Élysée lorsque la garde républicaine avait entonné la marche consulaire (Œuvre qui fut également jouée en 1804 lors du simulacre de sacre). Puis l'Europe et le monde s'étaient emparés de l'imagerie. Sa façon de « régler » le problème des retraites a suffisamment marqué l'année 2010 pour que je ne reviennent pas dessus. Ce problème a d'ailleurs été si bien réglé qu'il faudra au nouveau président remettre l'ouvrage sur le tapis. Qu'est-ce qu'ils vont inventer cette fois ?
Depuis l'intronisation de François Hollande, les comparaisons vont également bon train. C'est à un autre monarque qui sert de modèle : Louis XVI.
« Mélenchon en premier opposant à Hollande
Profitant du vide laissé par l'UMP, le coprésident du Parti de gauche multiplie les provocations à l'égard du gouvernement, jugeant Hollande "aussi aveugle" que l'ex-roi de France guillotiné. Le PS s'agace.
Après le "capitaine de pédalo", Louis XVI. Les mois passent mais l'aptitude de Jean-Luc Mélenchon à dégainer des formules assassines contre François Hollande ne s'émousse pas. Dans une interview parue vendredi matin dans Libération, le patron du Parti de gauche n'y va pas de main morte: "François Hollande est aussi aveugle que Louis XVI. Incapable de penser un autre monde", fustige-t-il. Significatif lorsqu'on connaît le culte voué par l'ancien socialiste à Robespierre, révolutionnaire qui militait au sein de la Convention nationale pour l'exécution du roi… »
Nous avons donc changé quelque chose dans nos habitudes : le monarque a effectivement été remplacé par un autre, d'un style différent et d'une politique qui aurait une fâcheuse tendance à ressembler à la précédente. Ce qu'il aurait fallu changer c'est la République elle-même, ou plutôt l'établir, la rétablir. Tous les politiques, toutes tendances confondues, ont beau claironner à qui veut bien l'entendre que la France est une République, il n'en est rien. Ce n'est pas parce qu'il y a des élections pour faire avaler la pilule que le concept est réellement appliqué. La France est une monarchie, certes élective et quinquennale, mais une monarchie tout de même. Elle est bien plus absolue que celle de l'ancien régime, qui d'ailleurs ne l'était pas, sinon il n'y aurait pas eu la révolution, ou du moins pas comme ça. Et les français, même ceux qui s'en défendent avec le plus de vigueur, sont restés profondément royalistes. Certes, ils ne s'enthousiasment pas pour l'un ou l'autre des prétendants au trône, issus de la branche des Orléans ou de celle des Bourbons d'Espagne, ils auraient même tendance à les bouder globalement, mais s'enflamment pour Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean-Luc Mélanchon ou Marine Le Pen. Les français ne votent pas pour des programmes, ils votent au feeling.
Les références et les comparaisons avec la royauté ne manquent pas : la presse s'en fait l'écho et cela depuis le début de la Cinquième République conçue par un Général de Gaulle royaliste.
« Ce n’est pas pour rien qu’on qualifie la Vème République de ‘’Monarchie républicaine’’. Ni qu’on parle régulièrement de la ‘’Cour de Nicolas Sarkozy’’. De quoi faire rêver Alliance Royale, le parti royaliste français !
Bon d'accord, nous, au moins, on choisit tous les 5 ans celui qui dirigera notre pays ! Ah bon ? Parce que les Britanniques n’élisent pas leur Premier ministre ? On a trop tendance à oublier que, dans les faits, la reine n’a plus de pouvoir. »
« Une élection présidentielle en France coûte 900 millions de francs. Une seule élection du chef de l'État républicain.
Ne parlons même pas de la reine d'Angleterre, dont il faut reconnaître que son règne (déjà cinquante années) est quand même au-dessus de la moyenne historique. Restons-en donc à Juan-Carlos, qui règne sur l'Espagne depuis vingt-sept ans, donc la moitié ; tandis que dans le même temps se sont succédé à la présidence de la République Française : Giscard d'Estaing, deux fois Mitterrand (deux campagnes) et deux fois Chirac (deux campagnes).
Ces cinq campagnes de désignation du chef d'État ont coûté quatre milliards et demi de francs.
Avec l'adoption du quinquennat, cette dépense augmentera, fatalement, puisque les 900 millions devront être dépensés, non plus tous les sept ans, mais tous les cinq ans.
Calculons donc le coût de nos présidents depuis 1974, élection de Giscard d'Estaing, suivie de près par la montée sur le trône de Juan-Carlos. Calculons selon les dépenses effectives d'aujourd'hui.
Le roi d'Espagne. Liste civile de 40 millions multipliés par 28 ans égalent 1 milliard 120 millions.
Le président de la République Française. Campagne de désignation de 900 millions multipliés par 5 fois égalent 4 milliards 500 millions, plus liste civile de 25 millions multipliés par 28 ans, soient 700 millions, égalent 5 milliards 200 millions.
En arrondissant à l'avantage de nos présidents, les chefs d'État espagnol et français ont coûté respectivement un milliard et cinq milliards.
Un président de la République Française coûte cinq fois plus cher qu'un roi d'Espagne. »
« Les républicains ne peuvent pas décentraliser, car ils n’existent, ils ne durent, ils ne gouvernent que par la centralisation. Tout pouvoir républicain sort en effet de l’élection. S’il veut se maintenir à l’élection suivante, l’élu, ministre ou député a besoin de tenir de près son électeur. Qui tient l’électeur ? Le fonctionnaire. Qui tient le fonctionnaire ? L’élu, ministre ou député, par la chaîne administrative. Décentraliser l’administration, c’est donc couper en deux ou trois endroits cette chaîne de sûreté ; c’est rendre au fonctionnaire une part d’indépendance, à l’électeur la liberté correspondante. Le ministre ou le député perd ses moyens électoraux. Soyez persuadé qu’il ne renoncera que contraint et forcé. Jamais, de son gré propre, il ne se privera du fonctionnaire-domestique. Ces gens-là ne sont point d’humeur à se suicider »
(Source : L’Enquête sur la Monarchie, ed. 1925, p.51, paroles attribuées à André Buffet, avec lesquelles Charles Maurras se montre totalement d’accord).
Changement :
Définition 1 :
« Le changement désigne le passage d'un état à un autre.
L'on parlera, selon la nature, la durée et l'intensité de ce passage, d'évolution, de révolution, de transformation, de métamorphose, de modification, de mutation (ie transformation profonde et durable)...
Il s'exerce dans des domaines très divers et à des niveaux très divers.
Il faut distinguer le changement endogène dû à des causes internes (par exemple; les révolutions politiques), et le changement exogène dû à des causes externes (par exemple, la révolution du téléphone mobile). »
Définition 2 :
« Le changement est une transformation, une mutation affectant la substance de l'objet. Rendre autre. Changer le plomb en or.
Le changement est un échange qui affecte l'obj., une substitution à l'identique affectant l'obj.] Changer qqn, qqc. pour/contre + subst. (indiquant ce qui est substitué à ce que désigne le compl. d'obj.) »
La continuité de l’État.
La continuité de l’État est le principe selon lequel un Gouvernement est engagé par les actions de son prédécesseur.
Ainsi, on parle de la continuité de l'État, pour dire que celui-ci demeure le même, au-delà de la personne des gouvernants, au-delà des différents régimes et des alternances politiques.
Attention : il ne faut pas confondre la « continuité de l'Etat » avec la « continuité du service public ».
« La continuité du service public est un principe de valeur constitutionnelle. Réquisition, astreinte, service minimum, service minimum d'accueil dans les écoles... Plusieurs dispositifs, dont certains récents, doivent permettre d'obéïr au principe.
Inscrite dans la Constitution, la continuité du service public s’impose aux personnes publiques et privées chargées de la gestion d’un service public. Par conséquent, tout service public doit fonctionner de manière continue et régulière car il a pour finalité de répondre à l’intérêt général, un besoin essentiel qui doit être satisfait en permanence.
Il entre donc en contradiction avec le droit de grève, autre principe de valeur constitutionnelle, ce qui entraîne des arbitrages délicats à opérer notamment lorsqu’est organisé un service minimum. »
Petite note sur le service public.
« Selon les finalités poursuivies, le service public remplit quatre fonctions principales.
On distingue :
  • Les services publics à finalité d’ordre et de régulation (la défense nationale, la justice, la protection civile, les ordres professionnels…),
  • Les services publics ayant pour but la protection sociale et sanitaire (Sécurité sociale, service public hospitalier…),
  • Les services publics à vocation éducative et culturelle (l’enseignement, la recherche, service public audiovisuel…)
  • Les services publics à caractère économique.
L'égalité devant le service public, principe à valeur constitutionnelle, est l’application à ce domaine du principe général d’égalité de tous devant la loi, proclamé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Il signifie que toute personne a un droit égal à l’accès au service, participe de manière égale aux charges financières résultant du service (égalité tarifaire sauf pour les services facultatifs, tels que les écoles de musique), et enfin doit être traitée de la même façon que tout autre usager du service.
La continuité du service public constitue un des aspects de la continuité de l’État et a été qualifié de principe constitutionnel par le Conseil Constitutionnel (1979). Il repose sur la nécessité de répondre aux besoins d’intérêt général sans interruption. »
Le changement dans la continuité.
« Voyez comme elle a fait fortune. De Gaulle avait battu Mitterrand en disant exactement le contraire : si ce n’est pas moi, ce sera le chaos. Pompidou, le finaud, sentant le vent venir, s’empressa de voler l’idée à l’opposition et osa : le changement dans la continuité. Giscard, le futé, trouva le truc épatant et reprit le même thème, avec succès. Puis vint Mitterrand, le matois, qui fit rêver avec une promesse extravagante : changer la vie, mais camouflant son programme commun derrière un clocher d’église et une force tranquille. Ce que Raymond Barre approuvait par cette formule gravée dans le marbre par un sketch de Coluche : «Il faut mettre un frein à l’immobilisme ». Sans doute usée, la formule se fit radicale : Chirac prôna la rupture, mais la rupture tranquille. Et lorsque Sarkozy, au début 2007, reprit la bonne vieille formule, on pouvait se demander s’il s’agissait de continuité tranquille dans la rupture !
Admirons la finesse de l’expression. Elle dit tout ensemble qu’on voudrait ou devrait changer complètement une politique, mais sans trop le paraître ; ou bien qu’on devrait montrer à la fois le visage du changement et le visage de la continuité, mais qu’on ne le peut pas complètement pour aucun des deux ; qu’on espère changer tout de même et que cela se voie; mais qu’on espère également être perçu comme maintenant une politique ; bref changer sans vraiment changer pour ceux que le changement fâche ; mais continuer, sans vraiment continuer non plus, pour ceux que le continuité fâche tout autant. En politique, cela s’appelle « le rassemblement ».
Le pire est que je ne suis pas certain (euphémisme) que celui qui oserait se présenter aujourd’hui à une élection avec ce vieux slogan serait certain de perdre. »
Maintenant :
Adverbe, participe présent du verbe maintenir, qui indique :
  • le moment présent : Fais-le maintenant, après ce sera trop tard.
  • l'époque actuelle : Les jeunes de maintenant.
  • le point de départ actuel ; à partir du moment présent, désormais : Il sera maintenant plus prudent.
  • une durée, le temps écoulé jusqu'au moment présent : Il y a maintenant deux ans qu'ils sont partis.
  • une considération nouvelle après une affirmation : Voilà mon avis, maintenant vous en ferez ce que vous voudrez.
Comme le laissent entendre les différents sens énoncés ci-dessus, quand on dit maintenant, cela ne souffre pas d'attendre. On peut donc se demander ce que François Hollande et son gouvernement attendent pour appliquer une vraie politique de gauche qui ne mette pas obligatoirement la France plus sur la paille qu'elle ne l'est déjà.
Quelques citations contenant le mot maintenant :
« La droite a touché le fond de la piscine : maintenant, elle creuse. » (André Santini)
« Avant, on avançait dans la mauvaise direction ; maintenant, on recule dans la bonne. » (Ernest-Antoine Seillière)
« Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, il s'agit maintenant de le transformer. » (Karl Marx)
« Ce qu'on fait maintenant, on le dit ; et la cause En est bien excusable : on fait si peu de choses ! » (Alfred de Musset)
« Si l'on ouvre toute grande la gueule à un âne, et qu'on lui dise : "Maintenant, toi aussi tu as droit à la parole" , que peut faire le pauvre animal, sinon braire ? » (Jan Jacob Slauerhoff)
« Du temps que les femmes ne votaient pas, on faisait la guerre pour elles. Maintenant qu'elles votent, on la fait pour le pétrole. Est-ce un progrès ? » (Boris Vian)
« La belle époque, c'est maintenant ; une époque où la moindre des choses vaut beaucoup d'argent et où beaucoup d'argent ne vaut pas grand chose. » (Pierre Dac)
Notes sur les citations :
André Santini, né le 20 octobre 1940 à Paris, est un juriste et homme politique français. Par le passé membre des gouvernements Jacques Chirac II et François Fillon II, il occupe les mandats de maire d'Issy-les-Moulineaux, député de la 10e circonscription Hauts-de-Seine et président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris.
Ernest-Antoine Seillière de Laborde, connu sous le nom d'Ernest-Antoine Seillière, né le 20 décembre 1937 à Neuilly-sur-Seine, est un ancien haut fonctionnaire et l'un des héritiers de l'entreprise Wendel. Il a été président du CNPF puis du MEDEF (1997-2005)
Ernest-Antoine Seillière est connu en France, comme son père et grand-père le furent avant lui, sous le titre de baron romain, sans toutefois avoir obtenu d'autorisation de port dudit titre par décret du Président de la République. Une confusion fréquente vient de ce que la famille Seillière comprend deux branches : celle (cadette) des barons d'Empire français (par lettres patentes de l'Empereur Napoléon Ier du 2 janvier 1814), propriétaires de la banque Seillière-Demachy, éteints au XIXe siècle ; et celle (aînée) des barons pontificaux (par bref du pape Léon XIII en date du 17 septembre 1885), dont Ernest-Antoine Seillière est l'actuel chef et membre de la Réunion de la noblesse pontificale. Le nom de Laborde (nom de famille de la bisaïeule d'Ernest-Antoine et mère du premier baron romain) a été adjoint au patronyme Seillière en application de la loi du 11 germinal an XI (1er avril 1803), par l'autorité administrative (décret après avis du Conseil d'État), procédure de changement de nom.
Karl Heinrich Marx, né le 5 mai 1818 à Trèves en Rhénanie et mort le 14 mars 1883 à Londres, est un historien, journaliste, philosophe, économiste, sociologue, essayiste et théoricien révolutionnaire socialiste et communiste allemand.
Il est connu pour sa conception matérialiste de l'histoire, sa description des rouages du capitalisme, et pour son activité révolutionnaire au sein des organisations ouvrières en Europe. Il a notamment participé à l'Association internationale des travailleurs. L'ensemble des courants de pensées inspirés des travaux de Marx est désigné sous le nom de marxisme. Il a eu une grande influence sur le développement ultérieur de la sociologie.
Alfred de Musset est un poète et un dramaturge français de la période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, ville où il est décédé le 2 mai 1857.
Jan Jacob Slauerhoff (Leeuwarden, 15 septembre 1898 — Hilversum 5 octobre 1936) fut un poète et un romancier néerlandais, un des plus importants de l'entre-deux-guerres et une des rares figures romantiques dans la littérature contemporaine néerlandaise.
Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise, aujourd'hui Hauts-de-Seine) et décédé le 23 juin 1959 à Paris, est un écrivain français, poète, parolier, chanteur, critique et musicien de jazz (trompettiste). Ingénieur de l'École centrale (Promotion 42B), il est aussi scénariste, traducteur (anglo-américain), conférencier, acteur et peintre.
Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il a publié de nombreux romans dans le style américain parmi lesquels J'irai cracher sur vos tombes qui a fait scandale et a été interdit. Il a souvent utilisé d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour signer une multitude d'écrits.
Boris Vian a abordé à peu près tous les genres littéraires : poésie, document, chroniques, nouvelles. Il a aussi produit des pièces de théâtre, des scénarios pour le cinéma. Son œuvre est une mine dans laquelle on continue encore de découvrir de nouveaux manuscrits au XXIe siècle. Toutefois, sa bibliographie reste très difficile à dater avec précision puisque lui-même ne datait pas toujours ses manuscrits. Ainsi, Noël Arnaud dans les Vies parallèles de Boris Vian, et Claude J. Rameil qui ont fait des recherches très poussées, ne donnent pas les mêmes dates que les proches de l'auteur sur l'année de publication de certaines œuvres, notamment les Cent sonnets.
André Isaac, dit Pierre Dac, né le 15 août 1893 à Châlons-sur-Marne et mort le 9 février 1975 à Paris, est un humoriste et comédien français. Il a également été, pendant la Seconde Guerre mondiale, une figure de la Résistance contre l'occupation de la France par l'Allemagne nazie grâce à ses interventions sur Radio Londres.
Pierre Dac est notamment l'inventeur du Schmilblick, un objet rigoureusement intégral qui ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout, et du mot Chleuhs pour désigner les Allemands durant le conflit planétaire de 1939-1945. Il popularise également l'expression « loufoque » formée à partir du Louchébem.
Après guerre, il constitue un fameux duo humoristique avec Francis Blanche, et conçoit et anime les populaires séries radiophoniques Signé Furax et Bons baisers de partout .
Maintenir :
  • Faire rester quelqu'un, quelque chose dans une position, une situation données.
  • Faire en sorte que quelqu'un/quelque chose reste dans un état déterminé.
  • Rester dans une position fixe, constante par un effort physique.
  • Rester, durer dans un état donné.
  • Ne pas modifier un comportement, une position intellectuelle, en dépit de sollicitations, d'objections, de pressions.
  • Continuer d'affirmer, malgré des objections, des pressions.
Les mots maintenant et maintenir ont des origines communes : on peut donc se demander pourquoi ils ne comportent pas les mêmes sens.
Quelques citations contenant le mot maintenir :
« Quand la paix est faite, il faut la maintenir par l'intérêt ! » (Oliver Cromwell)
« Il y a des cas où tout l’art de la diplomatie consiste à maintenir les problèmes intacts le plus longtemps possible. » (André Frossard)
« Le vrai défi est de maintenir l'attention avec trois fois rien. » (Björk)
« Il nous est plus aisé d’arriver au pouvoir que de nous y maintenir, par la raison que, pour y arriver nous sommes aidés par les fautes de nos adversaires, et que quand nous y sommes, ils ont le même avantage sur nous. » (Pelet de la Lozère)
Notes sur les citations :
« Oliver Cromwell (Huntingdon, 25 avril 1599 – Londres, 3 septembre 1658) militaire et homme politique anglais, est resté dans les mémoires pour avoir pris part à l'établissement d'un Commonwealth républicain en Angleterre, puis pour en être devenu le Lord Protecteur. Il est également l'un des commandants de la New Model Army, ou Nouvelle Armée idéale, vainqueur des royalistes lors de la Première Révolution anglaise. Après la mise à mort du roi Charles Ier en 1649, il se hisse à un rôle de premier plan au sein de l'éphémère Commonwealth d'Angleterre, conquérant l'Irlande et l'Écosse, et règne en tant que Lord Protecteur de 1653 jusqu'à sa mort, causée par la malaria, en 1658.
André Frossard est né le 14 janvier 1915 dans le Doubs. Il est le fils de Louis-Oscar Frossard, l'un des fondateurs historiques du Parti communiste français, qui fut à 31 ans le premier secrétaire général du PCF, puis ministre dans les gouvernements du Front populaire. Il est élevé dans l'athéisme parfait, « celui où la question de l'existence de Dieu ne se pose même plus ». André Frossard fréquente l'École des arts décoratifs. Il fera alors carrière dans le journalisme en tant que dessinateur et chroniqueur.
Björk est une musicienne, chanteuse, compositrice et actrice islandaise, née le 21 novembre 1965 à Reykjavik.
Pelet de la Lozère, est un homme politique français né à Saint-Jean-du-Gard (Gard) le 12 juillet 1785 et mort à Villers-Cotterêts (Aisne) le 9 février 1871. »
(Sources : wikipédia)
Maintenance :
  1. Activité qui a pour objet de maintenir en état, d'opérer une flotte, une armée. La maintenance de la force de frappe.
    Ensemble des moyens en personnel et en matériel nécessaires pour cette activité ainsi que des œuvres d'entretien, de réparation et de stockage de ce matériel. (exemple : La 2eD.B. dépendait presque totalement, pour son armement comme son habillement, de la maintenance américaine.)
  2. Par extension : action de maintenir en état de fonctionner un parc de véhicules, un appareillage complexe. La maintenance d'un système informatique; contrat, service de maintenance.
Ce, adjectif démonstratif :
  • Détermine un nom désignant un être ou une chose qu'on montre (fonction déictique) ou dont il a été question (fonction anaphorique).
  • Réfère au lieu ou au moment présents ou proches : Je viendrai ce soir.
  • Implique une nuance de mépris, d'ironie : Ce monsieur est trop curieux.
  • S'emploie dans des phrases exclamatives (surprise, admiration, ironie, etc.) : Cette question !
  • Ce…-ci, désigne plus spécialement ce qui est actuel, proche, ce qui va être dit, et ce…-là, ce qui est plus éloigné, ce qui a été dit : Je l'ai vu ces jours-ci.
Être :
  • Auxiliaire de temps et de mode, servant à former la conjugaison passive, les temps composés actifs de certains verbes intransitifs (venir, aller, partir, rester, entrer, sortir, descendre, monter, naître, mourir, passer, etc.), les temps composés des verbes pronominaux.
  • Réunit le sujet au complément précédé d'une préposition, ou à l'adverbe de manière, de temps, de lieu pour indiquer l'appartenance, l'origine, le lieu, le temps, l'état, l'opinion, etc. : Ce livre est à moi. Être de Paris. Être en deuil, sans ressources.
  • Sans attribut ni complément indique l'existence d'une personne, la réalité ou la vérité d'une chose : Ce temps n'est plus.
  • En langue courante ou familière s'emploie comme substitut du verbe aller aux temps composés ; en langue littéraire s'emploie au passé simple ou à l'imparfait du subjonctif au sens de s'en aller : J'ai déjà été chez lui hier. Il s'en fut dans la forêt.
Conclusion :
Le changement consiste à substituer une chose par une autre, cette même chose par la même mais dans un autre état, ou laisser la chose telle qu'elle est en la décrivant autrement. La finalité est que la chose, son état et sa perception peuvent rester en tous points identiques et celui qui a la charge de vous en parler peut vous embobiner au point de vous faire croire que le tout a évolué. Il n'est pas obligé d'y croire, et vous non plus.
La continuité consiste à prendre une chose telle qu'elle est, ou telle qu'on croit qu'elle est, et de la laisser dans le même état sans rien y toucher. La subtilité réside dans la capacité de celui qui en a la charge à un instant T de faire croire qu'il peut en changer la forme, le fond ou le contenu.
Le changement dans la continuité est une expression très couramment employée pour exprimer que rien ne change jamais. C'est la devise de l'immobilisme, de l'immuable et de l'éternel qui n'a rien de divin.
Maintenant, c'est tout de suite et après, c'est trop tard. Cela pourrait être un proverbe, une lapalissade : c'est en fait une constatation.
La palissade, définition :
La lapalissade, ou truisme, également appelée vérité de La Palice, est une affirmation ridicule énonçant une évidence perceptible immédiatement. Pour cette raison, elle est souvent utilisée par ironie, mais parfois aussi, inopinément. Elle devient alors source de raillerie, de moquerie ou d'hilarité.
La tautologie désigne également une proposition toujours vraie, mais sans que ce soit nécessairement perceptible immédiatement et sans la connotation péjorative attachée au terme lapalissade.
Le mot lapalissade vient du nom de Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice, maréchal de François Ier, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’a été l’auteur d’aucune lapalissade. Les soldats de La Palice, pour illustrer le courage dont fit preuve ce maréchal lors du siège de Pavie (1525) où il trouva la mort, écrivirent une chanson à sa mémoire, dans laquelle se trouve la strophe suivante :
« Hélas, La Palice est mort,
Est mort devant Pavie ;
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il ferait encore envie. »
Il existe deux graphies de la lettre minuscule s : le s rond (s) et le s long (ſ). Ce dernier peut être confondu avec un f. Une erreur de lecture a fait lire « hélas, s’il n’était pas mort, il ſerait (serait) encore en vie ».
(source : wikipedia)
« Le changement c'est maintenant » a été abandonnée dès l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle de 2012.
Pour s'amuser un peu (de la mauvaise foi de certains partis politiques) il n'est pas inutile de se rendre à l'une de ces adresses pour se faire une idée (fausse ou faussée) de ce qu'on vous cache (ou de ce qu'on vous dit qu'on vous cache) :
Après lecture, vérifiez les informations, élargissez vos opinions et ne croyez personne : agissez.

samedi 2 mars 2013

Dans la série... Ça se passe comme ça à la Poste.

Je n'ai pas pour habitude de faire de la publicité sur ce site.
Mais je suis postier et heureux de l'être. Pourtant, tout ne me plaît pas à la Poste.
Le livre suivant en révèle quelques aspects.
Thomas Barba
le livre NOIR de la Poste
Harcèlement, discrimination, placardisation, précarisation... pour se «moderniser», la Poste a mis en œuvre une gestion des ressources humaines particulièrement agressive entraînant une dégradation vertigineuse des conditions de travail. Stress, dépressions, épuisement, suicides ... aujourd'hui, selon les médecins du travail, «la Poste crée des inaptes physiques et psychologiques ».
Thomas Barba est entré aux PTT, comme on disait alors, en 1983 en tant que manutentionnaire dans un centre de tri parisien. Devenu facteur rural, il a ensuite gravi, un à un, tous les échelons. Désormais conseiller juridique, médiatisé depuis l'affaire de «la factrice aux 574 CDD», Thomas Barba a fait condamner la Poste à plus de 160 reprises, obtenant plus de 4 millions d'euros d'indemnités pour les salariés qu'il a défendus. Dans cet ouvrage, celui qu'on surnomme «la bête noire des DRH» dénonce, exemples à l'appui, les infractions multiples au droit du travail et les méthodes managériales effarantes de l'entreprise. Des pratiques scandaleuses, voire illégales, dont les seuls résultats probants sont la généralisation du mal-être chez les postiers et la baisse de la qualité du service rendu à la population.
Dans ce témoignage édifiant, Thomas Barba révèle aussi les tentatives d'intimida­tion et les dénonciations calomnieuses utilisées pour essayer de le faire taire ainsi que certaines pratiques des syndicats maison, soucieux de préserver, à tout prix, leurs privilèges.
La Poste, une machine à broyer ses salariés
Le harcèlement et la précarité comme mode de management
Thomas Barba est né en 1953 à Comas, en Espagne. Arrivé à l'âge de 9 ans en France, il a été tour à tour réceptionniste dans un hôtel, sidérurgiste, magasinier; avant de devenir postier. Délégué syndical à la CGT puis à Sud-PTT, il s'est formé seul au droit du travail jusqu'à devenir l'un des conseillers juridiques les plus redoutés par la direction de la Poste.
Ce livre s'adresse à tous ceux que la Poste intéresse, ou fait vivre...