« Le
changement de chef fait la joie des sots. »
(Proverbe roumain)
« Il
n'existe rien de constant si ce n'est le changement. »
(Bouddha)
« On
ne dure en France que dans l'opposition et le seul moyen d'échapper
au changement, c'est de le réclamer tous les jours. »
(André Frossard)
Les
penseurs du parti socialiste ont bâti la campagne des élections
présidentielles de François Hollande autour du slogan « le
changement c'est maintenant ». On peut se poser désormais
cette simple question : et maintenant, c'est quand ?
Déjà,
en 1981, avec François Mitterrand, ils nous avaient fait le coup de
la force tranquille, tellement tranquille qu'on s'était demandé, à
l'époque si les choses allaient vraiment changer , et dans quel
sens. Le gouvernement Mauroy s'est employé à appliquer quelques
unes des propositions du programme supposé commun (à la gauche,
c'est à dire avec les communistes) avant de se casser les dents.
« Soutien important
de François Mitterrand dans le travail d'union de la gauche en 1981,
ce dernier, une fois élu président de la République, nomme Pierre
Mauroy Premier ministre.
Le deuxième gouvernement
Mauroy, formé après les élections législatives de juin 1981,
comprend quatre ministres communistes. Il entame une politique
marquée à gauche, pour appliquer les promesses de campagne : 39
heures, cinquième semaine de congés payés, augmentation du nombre
de fonctionnaires, décentralisation, nationalisations (loi du 13
février 1982), impôt sur la fortune, retraite à 60 ans, abolition
de la peine de mort, remboursement de l'IVG, réforme des médias.
Après les élections
municipales de 1983, perdues par la majorité, et alors que les
partenaires européens réclament un redressement de la situation
économique de la France, François Mitterrand souhaite faire sortir
le franc du Système monétaire européen. Pierre Mauroy s'y oppose
et obtient gain de cause, formant un troisième gouvernement, le 23
mars 1983. Mais l'incapacité du Premier ministre à résoudre les
problèmes de l'inflation et du chômage (+ 1,5 million de chômeurs),
ainsi que la crise monétaire, le poussent à abandonner le Programme
commun pour mettre en œuvre le « tournant de la rigueur », incarné
par le ministre des Finances Jacques Delors, afin de maîtriser les
finances de l'État et les problèmes économiques. L'indexation des
salaires sur les prix est abandonnée, la réforme de l'enseignement
privé est repoussée. Le 17 juillet 1984, François Mitterrand
décide de remplacer Pierre Mauroy par Laurent Fabius. »
En
1981, la victoire socialiste en avait surpris beaucoup et inquiété
quelques uns. Les uns espérèrent la venue de la révolution et
l'établissement d'un régime semblable à ce qui se faisait dans le
bloc soviétique tandis que d'autres, épouvantés par l'imminence de
la venue de l'armée rouge, préparèrent leurs valises pour mettre
leurs capitaux à l'abri. S'il fallait choisir un événement
marquant de cette année-là, ce serait sans doute l'intervention de
l'imitateur Thierry Le Luron dans l'émission des « grosses
têtes » de Philippe Bouvard qui, avec la voix, de François
Mitterrand, avait proclamé : « Nous avons établi le
socle du changement, nous attendons un sculpteur pour faire le
reste ! » Bien des années plus tard, en 2012, le
sculpteur en question n'est toujours pas arrivé. C'est peut-être
lui que François Hollande attend pour appliquer son programme.
Lors
de la campagne électorale des présidentielles de 2012, le programme
des socialistes pouvait se résumer par cette maxime : « le
changement c'est maintenant ». Bizarrement, après s'être
installé au sommet de l’État, sur une sorte de trône
républicain, François Hollande n'a plus prononcé cette phrase et a
mené une politique dont on peut se demander si elle ne serait pas de
droite. Il y a bien eu quelques essais socialisants : la menace
de nationalisation, aussi vite retirée qu'elle avait été avancée,
les panneaux annonçant les radars automatiques, les éthylotests et
le mariage pour tous qui a été un bon prétexte pour montrer que
l'Assemblée Nationale n'abritait pas que des députés.
Les
débats autour du mariage pour tous ont permis de montrer aux
français, réputés pour avoir la mémoire courte, que la droite
pouvait changer du tout au tout, à la fois dans son discours et dans
son comportement. Quel délice, en effet, d'entendre des députés de
droite, catholiques, conservateurs ou rétrogrades appeler de leurs
vœux un référendum pour que le peuple s'exprime sur le sujet.
Quand les rôles étaient inversés, et que la droite a prétendument
résolu le problème des retraites, le recours au référendum,
l'appel au peuple et tout l'attirail démocratique sont restés
sagement au placard. Nos bons députés, en dignes représentants de
la nation, qui l'a élue, c'est ça qui est burlesque, ont bidouillé
les retraites de ceux qui pouvaient y prétendre à l'exception de la
leur qui est restée inchangée. Pour le cas, le changement ce n'est
pas vraiment pour maintenant.
Les
socialistes, qui sont des gens de gauche, je le dis pour qu'on s'en
souvienne, nous promettaient le changement. Désormais, il faut aller
encore plus à gauche que cette gauche qui est de droite, pour
trouver des personnalités qui exigent ce changement mais sans y
croire. De ce côté-là de l'hémicycle, ça vocifère à qui
mieux-mieux mais ça a un peu de mal à se faire entendre.
Proclamer
que le changement c'est maintenant, c'est bien joli, mais qu'est-ce
que ça veut dire exactement ? Comment peut-on comprendre une
phrase pareille ?
Pour
décortiquer cette maxime, j'ai décidé de me servir d'une technique
empruntée à la littérature potentielle qui consiste à remplacer
les mots par leurs définitions. Cette
maxime peut donc se décomposer en trois parties, trois morceaux de
choix, comme chez le boucher :
- Le changement, qui vient de « changer », un verbe qui nous vient des latins et qu'ils ont probablement emprunté aux gaulois. De ce verbe, sont issus les mots suivants : change, échange, rechange...
- C'est, formé du démonstratif « ce » et suivi du verbe être.
- Maintenant, un adverbe qui marque un instant donné.
Changer :
- Céder une chose contre une autre, échanger.
- Convertir des pièces de monnaie en une somme égale de pièces ou de billets de valeur différente.
- Remplacer une personne ou une chose par une autre.
- Rendre une personne ou une chose différente de ce qu’elle était.
- Devenir méconnaissable.
- Remplacer des vêtements ou du linge par d’autres.
Tout
le monde se souvient de la passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy
et François Hollande. Une
vidéo visible sur Dailymotion l'a résumée en trois minutes.
- Tandis que François Hollande parcourt les quelques dizaines de mètres qui le sépare de sa voiture du perron de l'Elysée, Nicolas Sarkozy, qui jusque là attendait, descend les quelques marches.
- Les deux hommes échanges quelques mots pendant une poignée de main.
- François Holande et Nicolas Sarkozy remontent ensemble le perron de l'Elysée, il est onze heures et deux minutes (11H02)
- Ils posent pour les photographes, une deuxième poignée de main.
- Ils s'isolent dans le bureau présidentiel.
- Sortie des deux hommes accompagnés de leurs épouses respectives. Les deux femmes s'embrassent assez chaleureusement.
- Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, main dans la main, rejoignent la voiture qui les attend.
- Pendant ce temps, François Hollande rejoint la salle des fêtes du Palais de l'Elysée où il est décoré comme un sapin de Noël et anobli par les titres républicains que sa charge nouvelle lui a conféré.
- On a reproché à François Hollande de ne pas avoir raccompagné Nicolas Sarkozy.
Nicolas
Sarkozy était comparé à Bonaparte, pas tellement le Bonaparte
empereur, mais celui du consulat. Les choses avaient commencé dans
la cour de l’Élysée lorsque la garde républicaine avait entonné
la marche consulaire (Œuvre qui fut également jouée en 1804 lors
du simulacre de sacre). Puis l'Europe et le monde s'étaient emparés
de l'imagerie. Sa façon de « régler » le problème des
retraites a suffisamment marqué l'année 2010 pour que je ne
reviennent pas dessus. Ce problème a d'ailleurs été si bien réglé
qu'il faudra au nouveau président remettre l'ouvrage sur le tapis.
Qu'est-ce qu'ils vont inventer cette fois ?
Depuis
l'intronisation de François Hollande, les comparaisons vont
également bon train. C'est à un autre monarque qui sert de modèle :
Louis XVI.
« Mélenchon en
premier opposant à Hollande
Profitant du vide laissé
par l'UMP, le coprésident du Parti de gauche multiplie les
provocations à l'égard du gouvernement, jugeant Hollande "aussi
aveugle" que l'ex-roi de France guillotiné. Le PS s'agace.
Après le "capitaine
de pédalo", Louis XVI. Les mois passent mais l'aptitude de
Jean-Luc Mélenchon à dégainer des formules assassines contre
François Hollande ne s'émousse pas. Dans une interview parue
vendredi matin dans Libération, le patron du Parti de gauche n'y va
pas de main morte: "François Hollande est aussi aveugle que
Louis XVI. Incapable de penser un autre monde", fustige-t-il.
Significatif lorsqu'on connaît le culte voué par l'ancien
socialiste à Robespierre, révolutionnaire qui militait au sein de
la Convention nationale pour l'exécution du roi… »
(Source :
http://www.lefigaro.fr/politique
)
Nous
avons donc changé quelque chose dans nos habitudes : le
monarque a effectivement été remplacé par un autre, d'un style
différent et d'une politique qui aurait une fâcheuse tendance à
ressembler à la précédente. Ce qu'il aurait fallu changer c'est la
République elle-même, ou plutôt l'établir, la rétablir. Tous les
politiques, toutes tendances confondues, ont beau claironner à qui
veut bien l'entendre que la France est une République, il n'en est
rien. Ce n'est pas parce qu'il y a des élections pour faire avaler
la pilule que le concept est réellement appliqué. La France est une
monarchie, certes élective et quinquennale, mais une monarchie tout
de même. Elle est bien plus absolue que celle de l'ancien régime,
qui d'ailleurs ne l'était pas, sinon il n'y aurait pas eu la
révolution, ou du moins pas comme ça. Et les français, même ceux
qui s'en défendent avec le plus de vigueur, sont restés
profondément royalistes. Certes, ils ne s'enthousiasment pas pour
l'un ou l'autre des prétendants au trône, issus de la branche des
Orléans ou de celle des Bourbons d'Espagne, ils auraient même
tendance à les bouder globalement, mais s'enflamment pour Nicolas
Sarkozy, François Hollande, Jean-Luc Mélanchon ou Marine Le Pen.
Les français ne votent pas pour des programmes, ils votent au
feeling.
Les
références et les comparaisons avec la royauté ne manquent pas :
la presse s'en fait l'écho et cela depuis le début de la Cinquième
République conçue par un Général de Gaulle royaliste.
« Ce n’est pas pour
rien qu’on qualifie la Vème République de ‘’Monarchie
républicaine’’. Ni qu’on parle régulièrement de la ‘’Cour
de Nicolas Sarkozy’’. De quoi faire rêver Alliance Royale, le
parti royaliste français !
Bon d'accord, nous, au
moins, on choisit tous les 5 ans celui qui dirigera notre pays ! Ah
bon ? Parce que les Britanniques n’élisent pas leur Premier
ministre ? On a trop tendance à oublier que, dans les faits, la
reine n’a plus de pouvoir. »
« Une élection
présidentielle en France coûte 900 millions de francs. Une seule
élection du chef de l'État républicain.
Ne parlons même pas de la
reine d'Angleterre, dont il faut reconnaître que son règne (déjà
cinquante années) est quand même au-dessus de la moyenne
historique. Restons-en donc à Juan-Carlos, qui règne sur l'Espagne
depuis vingt-sept ans, donc la moitié ; tandis que dans le même
temps se sont succédé à la présidence de la République Française
: Giscard d'Estaing, deux fois Mitterrand (deux campagnes) et deux
fois Chirac (deux campagnes).
Ces cinq campagnes de
désignation du chef d'État ont coûté quatre milliards et demi de
francs.
Avec l'adoption du
quinquennat, cette dépense augmentera, fatalement, puisque les 900
millions devront être dépensés, non plus tous les sept ans, mais
tous les cinq ans.
Calculons donc le coût de
nos présidents depuis 1974, élection de Giscard d'Estaing, suivie
de près par la montée sur le trône de Juan-Carlos. Calculons selon
les dépenses effectives d'aujourd'hui.
Le roi d'Espagne. Liste
civile de 40 millions multipliés par 28 ans égalent 1 milliard 120
millions.
Le président de la
République Française. Campagne de désignation de 900 millions
multipliés par 5 fois égalent 4 milliards 500 millions, plus liste
civile de 25 millions multipliés par 28 ans, soient 700 millions,
égalent 5 milliards 200 millions.
En arrondissant à
l'avantage de nos présidents, les chefs d'État espagnol et français
ont coûté respectivement un milliard et cinq milliards.
Un président de la
République Française coûte cinq fois plus cher qu'un roi
d'Espagne. »
« Les républicains ne
peuvent pas décentraliser, car ils n’existent, ils ne durent, ils
ne gouvernent que par la centralisation. Tout pouvoir républicain
sort en effet de l’élection. S’il veut se maintenir à
l’élection suivante, l’élu, ministre ou député a besoin de
tenir de près son électeur. Qui tient l’électeur ? Le
fonctionnaire. Qui tient le fonctionnaire ? L’élu, ministre ou
député, par la chaîne administrative. Décentraliser
l’administration, c’est donc couper en deux ou trois endroits
cette chaîne de sûreté ; c’est rendre au fonctionnaire une part
d’indépendance, à l’électeur la liberté correspondante. Le
ministre ou le député perd ses moyens électoraux. Soyez persuadé
qu’il ne renoncera que contraint et forcé. Jamais, de son gré
propre, il ne se privera du fonctionnaire-domestique. Ces gens-là ne
sont point d’humeur à se suicider »
(Source : L’Enquête
sur la Monarchie, ed. 1925, p.51, paroles attribuées à André
Buffet, avec lesquelles Charles Maurras se montre totalement
d’accord).
Changement :
Définition
1 :
« Le changement
désigne le passage d'un état à un autre.
L'on parlera, selon la
nature, la durée et l'intensité de ce passage, d'évolution, de
révolution, de transformation, de métamorphose, de modification, de
mutation (ie transformation profonde et durable)...
Il s'exerce dans des
domaines très divers et à des niveaux très divers.
Il faut distinguer le
changement endogène dû à des causes internes (par exemple; les
révolutions politiques), et le changement exogène dû à des causes
externes (par exemple, la révolution du téléphone mobile). »
Définition
2 :
« Le changement est
une transformation, une mutation affectant la substance de l'objet.
Rendre autre. Changer le plomb en or.
Le changement est un
échange qui affecte l'obj., une substitution à l'identique
affectant l'obj.] Changer qqn, qqc. pour/contre + subst. (indiquant
ce qui est substitué à ce que désigne le compl. d'obj.) »
La
continuité de l’État.
La
continuité de l’État est le principe selon lequel un Gouvernement
est engagé par les actions de son prédécesseur.
Ainsi,
on parle de la continuité de l'État, pour dire que celui-ci demeure
le même, au-delà de la personne des gouvernants, au-delà des
différents régimes et des alternances politiques.
Attention :
il ne faut pas confondre la « continuité de l'Etat »
avec la « continuité du service public ».
« La
continuité du service public est un principe de valeur
constitutionnelle. Réquisition, astreinte, service minimum, service
minimum d'accueil dans les écoles... Plusieurs dispositifs, dont
certains récents, doivent permettre d'obéïr au principe.
Inscrite
dans la Constitution, la continuité du service public s’impose aux
personnes publiques et privées chargées de la gestion d’un
service public. Par conséquent, tout service public doit fonctionner
de manière continue et régulière car il a pour finalité de
répondre à l’intérêt général, un besoin essentiel qui doit
être satisfait en permanence.
Il
entre donc en contradiction avec le droit de grève, autre principe
de valeur constitutionnelle, ce qui entraîne des arbitrages délicats
à opérer notamment lorsqu’est organisé un service minimum. »
Petite
note sur le service public.
« Selon
les finalités poursuivies, le service public remplit quatre
fonctions principales.
On
distingue :
- Les services publics à finalité d’ordre et de régulation (la défense nationale, la justice, la protection civile, les ordres professionnels…),
- Les services publics ayant pour but la protection sociale et sanitaire (Sécurité sociale, service public hospitalier…),
- Les services publics à vocation éducative et culturelle (l’enseignement, la recherche, service public audiovisuel…)
- Les services publics à caractère économique.
L'égalité
devant le service public, principe à valeur constitutionnelle, est
l’application à ce domaine du principe général d’égalité de
tous devant la loi, proclamé par la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789. Il signifie que toute personne a un
droit égal à l’accès au service, participe de manière égale
aux charges financières résultant du service (égalité tarifaire
sauf pour les services facultatifs, tels que les écoles de musique),
et enfin doit être traitée de la même façon que tout autre usager
du service.
La
continuité du service public constitue un des aspects de la
continuité de l’État et a été qualifié de principe
constitutionnel par le Conseil Constitutionnel (1979). Il repose sur
la nécessité de répondre aux besoins d’intérêt général sans
interruption. »
Le
changement dans la continuité.
« Voyez
comme elle a fait fortune. De Gaulle avait battu Mitterrand en disant
exactement le contraire : si ce n’est pas moi, ce sera le chaos.
Pompidou, le finaud, sentant le vent venir, s’empressa de voler
l’idée à l’opposition et osa : le changement dans la
continuité. Giscard, le futé, trouva le truc épatant et reprit le
même thème, avec succès. Puis vint Mitterrand, le matois, qui fit
rêver avec une promesse extravagante : changer la vie, mais
camouflant son programme commun derrière un clocher d’église et
une force tranquille. Ce que Raymond Barre approuvait par cette
formule gravée dans le marbre par un sketch de Coluche : «Il faut
mettre un frein à l’immobilisme ». Sans doute usée, la formule
se fit radicale : Chirac prôna la rupture, mais la rupture
tranquille. Et lorsque Sarkozy, au début 2007, reprit la bonne
vieille formule, on pouvait se demander s’il s’agissait de
continuité tranquille dans la rupture !
Admirons
la finesse de l’expression. Elle dit tout ensemble qu’on voudrait
ou devrait changer complètement une politique, mais sans trop le
paraître ; ou bien qu’on devrait montrer à la fois le visage du
changement et le visage de la continuité, mais qu’on ne le peut
pas complètement pour aucun des deux ; qu’on espère changer tout
de même et que cela se voie; mais qu’on espère également être
perçu comme maintenant une politique ; bref changer sans vraiment
changer pour ceux que le changement fâche ; mais continuer, sans
vraiment continuer non plus, pour ceux que le continuité fâche tout
autant. En politique, cela s’appelle « le rassemblement ».
Le
pire est que je ne suis pas certain (euphémisme) que celui qui
oserait se présenter aujourd’hui à une élection avec ce vieux
slogan serait certain de perdre. »
Maintenant :
Adverbe, participe présent
du verbe maintenir, qui indique :
- le moment présent : Fais-le maintenant, après ce sera trop tard.
- l'époque actuelle : Les jeunes de maintenant.
- le point de départ actuel ; à partir du moment présent, désormais : Il sera maintenant plus prudent.
- une durée, le temps écoulé jusqu'au moment présent : Il y a maintenant deux ans qu'ils sont partis.
- une considération nouvelle après une affirmation : Voilà mon avis, maintenant vous en ferez ce que vous voudrez.
Comme
le laissent entendre les différents sens énoncés ci-dessus, quand
on dit maintenant, cela ne souffre pas d'attendre. On peut donc se
demander ce que François Hollande et son gouvernement attendent pour
appliquer une vraie politique de gauche qui ne mette pas
obligatoirement la France plus sur la paille qu'elle ne l'est déjà.
Quelques
citations contenant le mot maintenant :
« La droite a touché
le fond de la piscine : maintenant, elle creuse. »
(André Santini)
« Avant, on avançait
dans la mauvaise direction ; maintenant, on recule dans la bonne. »
(Ernest-Antoine Seillière)
« Les
philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, il
s'agit maintenant de le transformer. »
(Karl Marx)
« Ce qu'on fait
maintenant, on le dit ; et la cause En est bien excusable : on fait
si peu de choses ! »
(Alfred de Musset)
« Si l'on ouvre toute
grande la gueule à un âne, et qu'on lui dise : "Maintenant,
toi aussi tu as droit à la parole" , que peut faire le pauvre
animal, sinon braire ? »
(Jan Jacob Slauerhoff)
« Du temps que les
femmes ne votaient pas, on faisait la guerre pour elles. Maintenant
qu'elles votent, on la fait pour le pétrole. Est-ce un progrès ? »
(Boris Vian)
« La belle époque,
c'est maintenant ; une époque où la moindre des choses vaut
beaucoup d'argent et où beaucoup d'argent ne vaut pas grand chose. »
(Pierre Dac)
Notes
sur les citations :
André
Santini, né le 20 octobre 1940 à Paris, est un juriste
et homme politique français. Par le passé membre des gouvernements
Jacques Chirac II et François Fillon II, il occupe les mandats de
maire d'Issy-les-Moulineaux, député de la 10e circonscription
Hauts-de-Seine et président du conseil de surveillance de la Société
du Grand Paris.
Ernest-Antoine
Seillière de Laborde, connu sous le nom d'Ernest-Antoine
Seillière, né le 20 décembre 1937 à Neuilly-sur-Seine, est un
ancien haut fonctionnaire et l'un des héritiers de l'entreprise
Wendel. Il a été président du CNPF puis du MEDEF (1997-2005)
Ernest-Antoine
Seillière est connu en France, comme son père et grand-père le
furent avant lui, sous le titre de baron romain, sans toutefois avoir
obtenu d'autorisation de port dudit titre par décret du Président
de la République. Une confusion fréquente vient de ce que la
famille Seillière comprend deux branches : celle (cadette) des
barons d'Empire français (par lettres patentes de l'Empereur
Napoléon Ier du 2 janvier 1814), propriétaires de la banque
Seillière-Demachy, éteints au XIXe siècle ; et celle (aînée) des
barons pontificaux (par bref du pape Léon XIII en date du 17
septembre 1885), dont Ernest-Antoine Seillière est l'actuel chef et
membre de la Réunion de la noblesse pontificale. Le nom de Laborde
(nom de famille de la bisaïeule d'Ernest-Antoine et mère du premier
baron romain) a été adjoint au patronyme Seillière en application
de la loi du 11 germinal an XI (1er avril 1803), par l'autorité
administrative (décret après avis du Conseil d'État), procédure
de changement de nom.
Karl
Heinrich Marx, né le 5 mai 1818 à Trèves en Rhénanie
et mort le 14 mars 1883 à Londres, est un historien, journaliste,
philosophe, économiste, sociologue, essayiste et théoricien
révolutionnaire socialiste et communiste allemand.
Il
est connu pour sa conception matérialiste de l'histoire, sa
description des rouages du capitalisme, et pour son activité
révolutionnaire au sein des organisations ouvrières en Europe. Il a
notamment participé à l'Association internationale des
travailleurs. L'ensemble des courants de pensées inspirés des
travaux de Marx est désigné sous le nom de marxisme. Il a eu une
grande influence sur le développement ultérieur de la sociologie.
Alfred
de Musset est un poète et un dramaturge français de la
période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, ville où il
est décédé le 2 mai 1857.
Jan
Jacob Slauerhoff (Leeuwarden, 15 septembre 1898 — Hilversum 5
octobre 1936) fut un poète et un romancier néerlandais, un des plus
importants de l'entre-deux-guerres et une des rares figures
romantiques dans la littérature contemporaine néerlandaise.
Boris
Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise,
aujourd'hui Hauts-de-Seine) et décédé le 23 juin 1959 à Paris,
est un écrivain français, poète, parolier, chanteur, critique et
musicien de jazz (trompettiste). Ingénieur de l'École centrale
(Promotion 42B), il est aussi scénariste, traducteur
(anglo-américain), conférencier, acteur et peintre.
Sous
le pseudonyme de Vernon Sullivan, il a publié de nombreux romans
dans le style américain parmi lesquels J'irai cracher sur vos tombes
qui a fait scandale et a été interdit. Il a souvent utilisé
d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour
signer une multitude d'écrits.
Boris
Vian a abordé à peu près tous les genres littéraires : poésie,
document, chroniques, nouvelles. Il a aussi produit des pièces de
théâtre, des scénarios pour le cinéma. Son œuvre est une mine
dans laquelle on continue encore de découvrir de nouveaux manuscrits
au XXIe siècle. Toutefois, sa bibliographie reste très difficile à
dater avec précision puisque lui-même ne datait pas toujours ses
manuscrits. Ainsi, Noël Arnaud dans les Vies parallèles de Boris
Vian, et Claude J. Rameil qui ont fait des recherches très poussées,
ne donnent pas les mêmes dates que les proches de l'auteur sur
l'année de publication de certaines œuvres, notamment les Cent
sonnets.
André
Isaac, dit Pierre Dac, né le 15
août 1893 à Châlons-sur-Marne et mort le 9 février 1975 à Paris,
est un humoriste et comédien français. Il a également été,
pendant la Seconde Guerre mondiale, une figure de la Résistance
contre l'occupation de la France par l'Allemagne nazie grâce à ses
interventions sur Radio Londres.
Pierre
Dac est notamment l'inventeur du Schmilblick, un objet rigoureusement
intégral qui ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout,
et du mot Chleuhs pour désigner les Allemands durant le conflit
planétaire de 1939-1945. Il popularise également l'expression «
loufoque » formée à partir du Louchébem.
Après
guerre, il constitue un fameux duo humoristique avec Francis Blanche,
et conçoit et anime les populaires séries radiophoniques Signé
Furax et Bons baisers de partout .
Maintenir :
- Faire rester quelqu'un, quelque chose dans une position, une situation données.
- Faire en sorte que quelqu'un/quelque chose reste dans un état déterminé.
- Rester dans une position fixe, constante par un effort physique.
- Rester, durer dans un état donné.
- Ne pas modifier un comportement, une position intellectuelle, en dépit de sollicitations, d'objections, de pressions.
- Continuer d'affirmer, malgré des objections, des pressions.
Les
mots maintenant et maintenir ont des origines communes : on peut
donc se demander pourquoi ils ne comportent pas les mêmes sens.
Quelques
citations contenant le mot maintenir :
« Quand
la paix est faite, il faut la maintenir par l'intérêt ! »
(Oliver Cromwell)
« Il
y a des cas où tout l’art de la diplomatie consiste à maintenir
les problèmes intacts le plus longtemps possible. »
(André Frossard)
« Le
vrai défi est de maintenir l'attention avec trois fois rien. »
(Björk)
« Il
nous est plus aisé d’arriver au pouvoir que de nous y maintenir,
par la raison que, pour y arriver nous sommes aidés par les fautes
de nos adversaires, et que quand nous y sommes, ils ont le même
avantage sur nous. »
(Pelet de la Lozère)
Notes
sur les citations :
« Oliver
Cromwell (Huntingdon, 25 avril 1599 – Londres, 3
septembre 1658) militaire et homme politique anglais, est resté dans
les mémoires pour avoir pris part à l'établissement d'un
Commonwealth républicain en Angleterre, puis pour en être devenu le
Lord Protecteur. Il est également l'un des commandants de la New
Model Army, ou Nouvelle Armée idéale, vainqueur des royalistes lors
de la Première Révolution anglaise. Après la mise à mort du roi
Charles Ier en 1649, il se hisse à un rôle de premier plan au sein
de l'éphémère Commonwealth d'Angleterre, conquérant l'Irlande et
l'Écosse, et règne en tant que Lord Protecteur de 1653 jusqu'à sa
mort, causée par la malaria, en 1658.
André
Frossard est
né le 14 janvier 1915 dans le Doubs. Il est le fils de Louis-Oscar
Frossard, l'un des fondateurs historiques du Parti communiste
français, qui fut à 31 ans le premier secrétaire général du PCF,
puis ministre dans les gouvernements du Front populaire. Il est élevé
dans l'athéisme parfait, « celui où la question de l'existence de
Dieu ne se pose même plus ». André Frossard fréquente l'École
des arts décoratifs. Il fera alors carrière dans le journalisme en
tant que dessinateur et chroniqueur.
Björk
est une musicienne, chanteuse, compositrice et actrice islandaise,
née le 21 novembre 1965 à Reykjavik.
Pelet
de la Lozère, est un homme politique français né à
Saint-Jean-du-Gard (Gard) le 12 juillet 1785 et mort à
Villers-Cotterêts (Aisne) le 9 février 1871. »
(Sources : wikipédia)
Maintenance :
- Activité qui a pour objet de maintenir en état, d'opérer une flotte, une armée. La maintenance de la force de frappe.Ensemble des moyens en personnel et en matériel nécessaires pour cette activité ainsi que des œuvres d'entretien, de réparation et de stockage de ce matériel. (exemple : La 2eD.B. dépendait presque totalement, pour son armement comme son habillement, de la maintenance américaine.)
- Par extension : action de maintenir en état de fonctionner un parc de véhicules, un appareillage complexe. La maintenance d'un système informatique; contrat, service de maintenance.
Ce,
adjectif démonstratif :
- Détermine un nom désignant un être ou une chose qu'on montre (fonction déictique) ou dont il a été question (fonction anaphorique).
- Réfère au lieu ou au moment présents ou proches : Je viendrai ce soir.
- Implique une nuance de mépris, d'ironie : Ce monsieur est trop curieux.
- S'emploie dans des phrases exclamatives (surprise, admiration, ironie, etc.) : Cette question !
- Ce…-ci, désigne plus spécialement ce qui est actuel, proche, ce qui va être dit, et ce…-là, ce qui est plus éloigné, ce qui a été dit : Je l'ai vu ces jours-ci.
Être :
- Auxiliaire de temps et de mode, servant à former la conjugaison passive, les temps composés actifs de certains verbes intransitifs (venir, aller, partir, rester, entrer, sortir, descendre, monter, naître, mourir, passer, etc.), les temps composés des verbes pronominaux.
- Réunit le sujet au complément précédé d'une préposition, ou à l'adverbe de manière, de temps, de lieu pour indiquer l'appartenance, l'origine, le lieu, le temps, l'état, l'opinion, etc. : Ce livre est à moi. Être de Paris. Être en deuil, sans ressources.
- Sans attribut ni complément indique l'existence d'une personne, la réalité ou la vérité d'une chose : Ce temps n'est plus.
- En langue courante ou familière s'emploie comme substitut du verbe aller aux temps composés ; en langue littéraire s'emploie au passé simple ou à l'imparfait du subjonctif au sens de s'en aller : J'ai déjà été chez lui hier. Il s'en fut dans la forêt.
Conclusion :
Le changement consiste à
substituer une chose par une autre, cette même chose par la même
mais dans un autre état, ou laisser la chose telle qu'elle est en la
décrivant autrement. La finalité est que la chose, son état et sa
perception peuvent rester en tous points identiques et celui qui a la
charge de vous en parler peut vous embobiner au point de vous faire
croire que le tout a évolué. Il n'est pas obligé d'y croire, et
vous non plus.
La continuité consiste à
prendre une chose telle qu'elle est, ou telle qu'on croit qu'elle
est, et de la laisser dans le même état sans rien y toucher. La
subtilité réside dans la capacité de celui qui en a la charge à
un instant T de faire croire qu'il peut en changer la forme, le fond
ou le contenu.
Le changement dans la
continuité est une expression très couramment employée pour
exprimer que rien ne change jamais. C'est la devise de l'immobilisme,
de l'immuable et de l'éternel qui n'a rien de divin.
Maintenant, c'est tout de
suite et après, c'est trop tard. Cela pourrait être un proverbe,
une lapalissade : c'est en fait une constatation.
La
palissade, définition :
La lapalissade, ou truisme,
également appelée vérité de La Palice, est une affirmation
ridicule énonçant une évidence perceptible immédiatement. Pour
cette raison, elle est souvent utilisée par ironie, mais parfois
aussi, inopinément. Elle devient alors source de raillerie, de
moquerie ou d'hilarité.
La tautologie désigne
également une proposition toujours vraie, mais sans que ce soit
nécessairement perceptible immédiatement et sans la connotation
péjorative attachée au terme lapalissade.
Le mot lapalissade vient du
nom de Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice, maréchal de
François Ier, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire,
il n’a été l’auteur d’aucune lapalissade. Les soldats de La
Palice, pour illustrer le courage dont fit preuve ce maréchal lors
du siège de Pavie (1525) où il trouva la mort, écrivirent une
chanson à sa mémoire, dans laquelle se trouve la strophe suivante :
« Hélas, La Palice
est mort,
Est mort devant Pavie ;
Hélas, s’il n’était
pas mort,
Il
ferait encore envie. »
Il existe deux graphies de
la lettre minuscule s : le s rond (s) et le s long (ſ). Ce dernier
peut être confondu avec un f. Une erreur de lecture a fait lire «
hélas, s’il n’était pas mort, il ſerait (serait) encore en vie
».
(source : wikipedia)
« Le changement c'est
maintenant » a été abandonnée dès l'annonce des résultats
du second tour de l'élection présidentielle de 2012.
Pour s'amuser un peu (de la
mauvaise foi de certains partis politiques) il n'est pas inutile de
se rendre à l'une de ces adresses pour se faire une idée (fausse ou
faussée) de ce qu'on vous cache (ou de ce qu'on vous dit qu'on vous
cache) :
Après lecture, vérifiez les
informations, élargissez vos opinions et ne croyez personne :
agissez.