mercredi 19 juin 2013

Le mariage pour tous.

« L’inutilité de toute discussion me paraît de plus en plus évidente. On ne discute pas pour arriver à la vérité, mais pour faire triompher son point de vue et pour exterminer son interlocuteur. On veut qu’il disparaisse, qu’il ne soit pas, qu’il succombe à l’humiliation et à la honte. »
(Julien Green)
« Le dialogue véritable suppose la reconnaissance de l'autre à la fois dans son identité et dans son altérité. »
(Proverbe africain)
« Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l'agressivité. »
(Jacques Lacan)
Un printemps « français ».
Le mariage pour tous permet désormais légalement à des personnes de même sexe de s'unir devant monsieur le maire, de bénéficier des mêmes droits et d'avoir les mêmes devoirs que n'importe quel autre couple. Le Conseil Constitutionnel a déclaré cette loi conforme et le Président de la République l'a promulguée.
Mystérieusement, le chômage peut augmenter dans des proportions catastrophiques, les usines fermer les unes derrière les autres et flanquer des travailleurs à la rue, les impôts, les taxes et les prélèvements en tout genre peuvent se multiplier à l'infini, les durées de cotisation pour les retraites peuvent enfler d'année en année et l'Europe peut fixer des règles économiques abracadabrantesques aux États qui la constituent (pour reprendre une expression de Jacques Chirac) au risque de les précipiter dans la faillite, mais on ne peut pas s'aimer et s'unir car ça, c'est choquant.
Évidemment, on peut être pour ou contre le mariage pour tous (c'est ainsi qu'il s'appelle et non autrement, soit dit en passant). Chacun peut se faire sa propre opinion. Il est même possible de ne pas en avoir sans pourtant paraître se désintéresser du sujet. Le propos, poussé à l'extrême, débouche sur cette question, un classique de la philosophie : « doit-on avoir une opinion sur tout ? »
  • Si on est pour, la loi est votée et le problème est réglé. Il n'y a plus qu'à faire les démarches pour passer devant le maire si on est concerné.
  • Si on est contre, c'est simple, on ne se marie pas et les choses devraient s'arrêter là.
  • Si on ne sait pas, il vaut mieux laisser passer quelques semaines pour réfléchir plus sereinement. Il faut espérer que les choses s'apaiseront.
Or, si le mariage pour tous permet à deux hommes ou deux femmes de convoler en de justes noces, il est également le sujet de conversation préféré de personnes soi-disant bien pensantes qui déversent des sottises sur toutes les ondes alors qu'elles ne sont pas concernées et qu'elles ne se sont pas renseignées avant. Les thèmes abordés dans les discours, les défilés et autres protestations sont ceux-ci :
  • La famille, formée d'un papa et d'une maman, qui a l'avantage de nier l'existence des familles recomposées (ce qui n'est pas rare de nos jours) ou, mieux encore, les familles monoparentales (je citerai celles « qui ont fait un bébé toute seules » dont parle la chanson de Jean-Jacques Goldman).
    Je laisse volontairement de côté les familles composites constituées d'un être humain et d'un animal (un homme avec une truite ou une femme avec un babouin) qui est, selon le fantasme de quelques originaux de la manif pour tous, la suite logique au mariage pour tous.
  • L'enfant qu'on prétend vouloir préserver (de quoi et de qui?)
  • L'adoption, les mères porteuses et la fécondation in vitro, le tout dans un joyeux mélange où s'insèrent des actes interdits voire punis par la loi. (L'inceste, la pédophilie, l'euthanasie, l'eugénisme...)
  • Le point de vue de l’Église Catholique, par l'intermédiaire d'associations qui lui sont proches, celles-là même qui censurent des affiches, des films ou des livres qu'ils jugent choquants.
  • Le mot « mariage » qui a été un temps au centre de la polémique.
Ces différents sujets auraient dû être le point de départ de discussions passionnantes (et non passionnées) et de débats constructifs pour faire un point sur ce qu'on sait avec certitude et proposer de nouvelles définitions pour préparer l'avenir. Je rappelle que l'avenir se construit avec les idées du présent : il n'est donc pas une continuité ni une reproduction du passé auquel il ne faudrait rien changer. Au lieu de cela, les adversaires du mariage pour tous ont déversé tous les poncifs, clichés et stéréotypes possibles et même pas imaginables dans des propos qu'ils débitaient en boucle comme une leçon apprise par cœur mais qui n'aurait pas été comprise. Mais ont-ils seulement envie de comprendre un sujet qu'ils n'admettent pas au départ ?
Si le futur se bâtit à partir des éléments du présent, le passé permet de décrypter le présent. Un opuscule d'Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XIXème siècle, intitulé « l'art de toujours avoir raison », explique que dans une discussion, le plus important n'est pas de mettre en évidence des vérités mais, tout simplement, d'avoir raison, mieux d'imposer son point de vue. Il donne ensuite des recettes pour parvenir à ces fins. L'ultime stratagème est celui-ci :
« Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est. »
Dans un autre ouvrage, « l'art de l'insulte », Schopenhauer explique comment imposer son point de vue au forceps lorsque toutes les méthodes dialectiques ont été vaines ou qu'elles ne suffisent pas.
« Lorsque l’insulteur a été grossier, il faut être encore plus grossier. Si les invectives ne font plus d’effet, il faut y aller à bras raccourcis, mais là aussi il y a une gradation pour sauver l’honneur : les gifles se soignent par des coups de bâton, ceux-ci par des coups de cravache. Contre ces derniers mêmes, certains recommandent les crachats, pour voir. C’est seulement lorsque ces moyens arrivent trop tard qu’il faut recourir sans hésiter à des opérations sanglantes. »
Je doute fort que les manifestants anti mariage pour tous aient lu ces deux ouvrages mais ils en ont adopté les méthodes les moins subtiles. Quelqu'un tirerait-il les ficelles en arrière plan ? Sans vouloir être conspirationniste ou « parano » comme disent les jeunes, je serais prêt à le croire.
Aristote a dit que « le rire est le propre de l'homme » j'ajouterai que le ridicule n'est jamais bien loin car ce qui caractérise les « anti-mariage gay », contrairement à ce qu'on pourrait attendre, ce ne sont pas des arguments solides mais des actions spectaculaires et tapageuses. J'en ai relevé quelques unes dans la presse quotidienne :
  • La permanence du rapporteur socialiste de la loi a été vandalisée.
  • Après avoir célébré le premier mariage pour tous, la maire de Montpellier reçoit un colis contenant des excréments.
  • Les « anti-mariage gay » comptent faire du Tour de France une vitrine médiatique.
  • La finale de Roland-Garros 2013 a été perturbée par des opposants au mariage pour tous.
Dans un pays civilisé comme la France, dont la culture riche et vaste va puiser ses sources dans les civilisations grecques et latines, à qui nous devons la démocratie et le droit romain (ancêtre vivace de notre Code Civil), les civilisations islamo-musulmanes, qui ont complété nos connaissances en mathématiques, en astronomie et en médecine, ainsi que le monde judéo-chrétien, dont Jésus est le personnage central, on aimerait côtoyer l'intelligence plutôt que la sottise. Dans notre histoire littéraire, les siècles passés nous ont donné Voltaire, Rousseau, Descartes, Montaigne, Montesquieu puis Balzac, Flaubert, Zola (la liste n'est pas exhaustive). Tous ces noms qui ont fait et font toujours la gloire de l'esprit français pour en arriver à Frigide Barjot. Là, moi je dis stop !
En France, le pays des lumières (il a été montré plus haut qu'elles étaient désormais éteintes), il ne se passe plus rien sans que quelqu'un casse. Après un match de foot victorieux, on casse. Pour le nouvel an, on casse. Le casseur est le causeur moderne. Quand on n'a rien à dire de sensé, on se tait mais on ne casse pas tout. C'est donner raison à Bertold Brecht qui disait que « La violence est l'intelligence des imbéciles ». C'est également un bel exemple que les anciens donnent aux jeunes (à tous les jeunes : leurs propres enfants et ceux des quartiers socialement moins favorisés). Lorsque ce sont les jeunes des banlieues qui cassent, on parle de sauvageons, de bandes organisées, de terroristes. Quand ce sont les bourgeois catholiques, tout est différent : c'est une lutte contre un déni de démocratie ou une de ces raisons étranges entendue au journal télévisé et qui feront réfléchir les casseurs des banlieues la prochaine fois qu'il voudront se friter avec la police. Est-ce cela qu'on appelle l'éducation ?
Le mariage pour tous est un beau prétexte qui permet à des personnalités de tous les horizons de s'illustrer de façon fort étonnante, souvent avec une logique qui leur est propre et qui n'a rien de mathématique :
« Christine Boutin n’est pas avare d’opinions sur le «mariage pour tous» mais n’aime pas qu’on parle du sien. La présidente du Parti chrétien démocrate a indiqué ce mercredi midi sur Europe 1 qu’elle «traduirait en justice» «tous ceux qui [l’]attaqueront» sur le fait qu’elle a épousé son cousin germain. »
Un syllogisme peut être déduit de cet article de presse extrait du site 20minutes.fr :
  • Christine Boutin va traduire en justice ceux qui évoquent son mariage avec son cousin germain.
  • Christine Boutin a parlé de son propre mariage dans la presse.
  • Christine Boutin va donc porter plainte contre elle-même. Qui va gagner ?
Sur son site http://www.maisonroyaledefrance.fr/ Henri d'Orléans, descendant du roi Louis-Philippe et actuel prétendant au trône (en concurrence avec Louis XX, son cousin espagnol) s'est, lui aussi, exprimé sur le mariage pour tous.
« Après le vote du mariage pour tous, les sanctions contre les objecteurs, accrochés à la réalité de l'homme et de la nature, risquent de fondre pour sanctionner les Maires qui ont encore une conscience. Car par delà plane l'immense problème des enfants dont on programme déjà la naissance artificielle par tierce personne, ou encore la destruction "in utero" des embryons défectueux. Car bien évidement ces nouveaux couples sont par nature improductifs. Le marché de ces nouveaux "nounours" que l'on achète pour le plaisir, en grande partie, et dont un jour on n'aura, peut être, plus envie peut tourner au drame. Ces "nounours" seront-ils jetables à la poubelle comme les chats ou les chiens dont on veut se débarrasser après les fêtes de Noël et du jour de l'An? »
(Henri d'Orléans.)
Ce paragraphe, inséré dans un long texte qui ne manque pourtant pas d'intérêt, mérite quelques rappels et commentaires :
Le rôle et les devoirs du maire.
  • Le maire est à la fois représentant de l’État et agent de la commune.
  • Représentant de l’État, il est chargé de l'exécution des lois et règlements sur le territoire de la commune sous le contrôle du préfet.
  • Il a la qualité d'officier de police judiciaire et celle d'officier d'état civil (célébration des mariages, enregistrement des déclarations de naissance, décès..).Le maire est notamment chargé de la police municipale.
  • Il doit assurer "la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques ".
  • Il exécute les décisions du conseil municipal (qui règle par ses délibérations les affaires de la commune, vote le budget communal et contrôle l'administration du maire) sous le contrôle administratif du préfet.
Le maire a effectivement deux aspects qui peuvent paraître contradictoires :
  1. Il y a celui qui fait campagne autour de thèmes sur lesquels il souhaite rassembler les électeurs en vue de son élection (thèmes qui peuvent évoquer le mariage pour tous, le fait qu'il soit pour ou qu'il soit contre, arguments à l'appui ou non). Celui-là est doté d'une conscience (politique, sociale, religieuse...)
  2. Il y a le représentant de l’État et, comme le stipule la loi, il est chargé de l'exécution de la loi et des règlements sur le territoire de sa commune. Ce principe n'est pas une nouveauté de la République, il existait déjà bien avant la Révolution. Et quand bien même le Chef de l’État serait un Roi de France, un Empereur des Français ou encore un Maréchal sénile, cela ne changerait rien : ceux qui sont chargés d'appliquer la loi le font par devoir et non en conscience.
Le mariage selon la loi.
Pour ce qui concerne le mariage, l'éducation des enfants, les droits et les devoirs des époux, voici ce que disaient les articles du Code Civil avant le vote de la loi sur le mariage pour tous.
« Art 212 : Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance.
Art 213 : Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille, ils pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir.
Art 214 : Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives.
Art 215 : Les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie.
Art 371-1 : L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité. »
Henri d'Orléans a de fort curieuses conceptions du couple, du mariage et des homosexuels. Comme quoi, on peut être héritier de plus de mille années d'histoire, avoir tous les rois de France pour ancêtre et affirmer gratuitement des choses qui reposent sur du vent et du ouï-dire.
Les couples improductifs.
  • Cette expression fait froid dans le dos car elle suppose qu'un couple est fait pour produire : les hommes féconder les œufs et les femmes pondre. Et qui dit produire pense rentabilité. Le maire et le prêtre seraient, dans ce cas, les managers et la famille les actionnaires. Vu l'état de l'industrie dans notre pays et la facilité que nos dirigeants ont à laisser filer à l'étranger tout ce qui est destiné à la production, il vaut mieux ne pas imaginer ce que deviendrait la population dans cinquante ans.
  • Si un couple se marie pour « produire » une progéniture, que se passe-t-il en cas de stérilité de l'un des époux ? Il ne peuvent pas adopter puisque, comme il l'a été dit dans les manifs pour tous, la nature n'a pas voulu qu'ils aient des enfants. De plus, s'ils sont improductifs, comme c'est le cas pour les couples de même sexe, il ne peuvent pas se marier non plus. En conclusion, personne ne pourrait plus se marier sans prouver au préalable être fécond. Ceci élimine du mariage les femmes au delà d'un certain âge (après la ménopause).
  • Le cas suivant pourrait également être étudié : que faire lorsqu'un couple, répondant aux exigences décrites au paragraphe précédent, est marié mais n'a pas eu d'enfants. Doit-on d'autorité dissoudre leur mariage ? Au bout de combien de temps ?
C'est là qu'on s'aperçoit qu'on ne peut pas ramener un enfant à un simple produit manufacturé, fut-il un sympathique « nounours » comme celui de notre jeunesse, ni considérer les couples comme des reproducteurs ou des géniteurs.
Les « nounours » jetables.
  • Supposer qu'un couple formé de deux personnes de même sexe envisage l'adoption d'un enfant comme l'achat d'un ours en peluche est non seulement stupide mais aussi méprisant et insultant. Ces propos injurieux font passer des êtres qui s'aiment et qui veulent avoir des enfants pour des monstres incapables d'aimer.
  • Comparer des enfants à des « nounours » est déjà choquant, assimiler ce même « nounours » à un chat ou un chien dont on souhaite se débarrasser après les fêtes de Noël (la fête des enfants par excellence, à commencer par celle de l'enfant Jésus) est une abjection sans nom. Les mots du duc d'Orléans en disent plus que tous les commentaires qu'on pourrait en faire.
Je suis curieux de connaître les études scientifiques qui ont permis à ce monsieur de proférer de tels propos. Peut-être a-t-il puisé dans son entourage, ses connaissances ou ses relations la preuve de ce qu'il avance. Dans ce cas, monsieur le duc est bien mal entouré : il serait temps de faire le ménage dans ses contacts. Pourquoi ne pas carrément changer d'opérateur ? Oublier les idées monarchistes qui font rire tout le monde et proposer un projet de « Démocratie avec implication du Citoyen ». La République, la Nation et le Peuple de France pourraient dans ce cas avoir recours à lui avec le sentiment de construire l'avenir en commun. Certains dorment sur leurs lauriers, lui ressasse des souvenirs qui ne sont même pas les siens.
Henri d'Orléans n'est malheureusement pas le seul à diffuser ses opinions hâtives : d'autres personnes, célèbres ou anonymes, dans les cortèges où on exige l'abrogation de la loi Taubira, prennent tout simplement leur fantasmes pour des réalités. Avec un soupçon de politique et deux doigts de religion les propos finissent par prendre des proportions ahurissantes. N'oublions pas qu'au départ, il était simplement question de donner à deux personnes qui s'aiment la possibilité de fonder un foyer.
Commençons par les histoires de famille :
  • Les opposants prétendent que le mariage pour tous va détruire la famille.
  • Face à cette affirmation, voici la réponse de ceux qui sont pour :
« Si les couples homosexuels veulent accéder au mariage, c’est non seulement pour la reconnaissance par l’État de la validité de leur amour et des engagements que le mariage civil implique, mais également pour leur souhait de fonder une famille, comme les autres, et de la voir reconnue, et protégée. Il ne s’agit pas de « détruire la famille » mais bien de reconnaître qu’à l’aube du XXIe siècle, à l’heure où plus de 50% des enfants naissent hors mariage, il n’y a plus un seul modèle de famille, mais plusieurs, et que cette diversité nous enrichit. »
Petite remarque en passant : lorsque deux personnes ou assemblées de personnes disent le contraire l'une de l'autre, il y en a au moins une des deux qui se plante. Reste à savoir laquelle.
Ensuite, viennent les enfants qu'il faut protéger :
  • Les opposants disent qu'il y a un risque de déséquilibre pour les enfants si les deux parents sont du même sexe.
  • En face, voici ce que dit Michel Huyette, conseiller à la cour d'appel de Toulouse et ancien juge des enfants, sur le site lepoint.fr :
« L'hétérosexualité est tout sauf une garantie de bien-être pour les enfants. Les couples d'homosexuels ne sont a priori ni de pires ni de "meilleurs" parents que les hétérosexuels, tant sur les plans de l'éducation, de la transmission des valeurs et de l'amour. Le bien-être des enfants, argument souvent mis en avant contre le mariage de personnes de même sexe, n'est pas un argument pertinent. L'institution judiciaire constate tous les jours que les enfants, dans les familles ordinaires, c'est-à-dire constituées d'enfants grandissant auprès de parents hétérosexuels, sont bien plus souvent malmenés que ce que l'on voudrait nous faire croire. Présenter la famille classique comme une garantie de paix et d'harmonie est une véritable supercherie, tant la réalité est contraire. »
« Y a des gens qui ont des enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir un chien. » disait Coluche.
Enfin vient l'Eglise Catholique.
Ces quelques citations peuvent résumer l'état d'esprit qui y règne :
« Le gros problème des catholiques, c'est qu'ils font des tas de conneries, mais ils mettent deux siècles à réagir. »
(Christophe Alévèque)
« Puisque le fatras biblique suffit à toute science, l’Église passe à côté de toutes les découvertes majeures effectuées pendant les dix siècles où la poussée de l'intelligence est contenue mais pas stoppée par les autorités catholiques, apostoliques et romaines. Le progrès s'effectue grâce à des individus rebelles, des chercheurs déterminés, des scientifiques privilégiant la raison aux croyances de la foi. Mais si l'on examine un peu les réactions de l’Église face aux découvertes scientifiques sur les mille dernières années, on demeure stupéfait des ratages accumulés !. »
(Michel Onfray, Traité d'athéologie)
« La religion catholique a considérablement réduit le champ de la sexualité acceptable, et a transformé en faute morale, en péché, de nombreux comportements que la société laïque considère comme non répréhensibles à partir du moment où les règles fondamentales du pacte social sont respectées : être entre adultes consentants, et tenir compte de la liberté d'autrui. »
(lu sur le site sexodoc.fr)
Rappel :
« La loi de séparation des Églises et de l'État est une loi adoptée le 9 décembre 1905 à l'initiative du député socialiste Aristide Briand, qui prend parti en faveur d’une laïcité sans excès. Elle est avant tout un acte fondateur dans l'affrontement violent qui a opposé deux conceptions sur la place des Églises dans la société française pendant presque vingt-cinq ans. »
(Wikipedia)
L’Église Catholique (Apostolique et Romaine) n'est pas un vecteur de progrès, c'est le moins que l'on puisse dire (les citations suivantes sont extraites du Catéchisme de l'Eglise Catholique http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_INDEX.HTM ) :
Le divorce.
« Nombreux sont aujourd’hui, dans bien des pays, les catholiques qui ont recours au divorce selon les lois civiles et qui contractent civilement une nouvelle union. L’Église maintient, par fidélité à la parole de Jésus Christ qu’elle ne peut reconnaître comme valide une nouvelle union, si le premier mariage l’était. Si les divorcés sont remariés civilement, ils se trouvent dans une situation qui contrevient objectivement à la loi de Dieu. Dès lors ils ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique, aussi longtemps que persiste cette situation. Pour la même raison ils ne peuvent pas exercer certaines responsabilités ecclésiales. La réconciliation par le sacrement de pénitence ne peut être accordée qu’à ceux qui se sont repentis d’avoir violé le signe de l’Alliance et de la fidélité au Christ, et se sont engagés à vivre dans une continence complète. »
La contraception.
« La continence périodique, les méthodes de régulation des naissances fondées sur l’auto-observation et le recours aux périodes infécondes (cf. HV 16) sont conformes aux critères objectifs de la moralité. Ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l’éducation d’une liberté authentique. En revanche, est intrinsèquement mauvaise " toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation " »
L'I.V.G.
« Depuis le premier siècle, l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé. Il demeure invariable. L’avortement direct, c’est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale .
La coopération formelle à un avortement constitue une faute grave. L’Église sanctionne d’une peine canonique d’excommunication ce délit contre la vie humaine. " Qui procure un avortement, si l’effet s’en suit, encourt l’excommunication latæ sententiæ par le fait même de la commission du délit et aux conditions prévues par le Droit. L’Église n’entend pas ainsi restreindre le champ de la miséricorde. Elle manifeste la gravité du crime commis, le dommage irréparable causé à l’innocent mis à mort, à ses parents et à toute la société. »
Le P.A.C.S et enfin le mariage pour tous.
« L’adultère et le divorce, la polygamie et l’union libre sont des offenses graves à la dignité du mariage. »
L'homosexualité.
« L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ". Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.
Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.
Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne. »
Mon commentaire sera simple : n'est-ce pas Jésus qui a dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ? A moins que l’Église ne se réclame plus de lui... Sait-on jamais.
Alfred Korzybski, fondateur de la Sémantique Générale, est l'auteur de cet aphorisme :
« La carte n'est pas le territoire »
Dans le même ordre d'idée, il est possible d'en forger d'autres, comme ceux-ci :
« La religion n'est pas Dieu »
« La France n'est plus la fille aînée de l’Église. »
Pour conclure :
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. »
(Article premier de la Constitution de la Cinquième République)

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