vendredi 26 avril 2013

Lettre ouverte à Henri d'Orléans, Comte de Paris, Duc de France.

« Les français sont comme les gaulois : ils craignent que le ciel ne leur tombe sur la tête, alors, ils prennent les devants. »
Boris Vian, L'Herbe rouge (1950)
« Oui, le peuple français est le peuple le plus intelligent de la terre.Voilà pourquoi, sans doute, il ne réfléchit pas. »
Edgar Faure (1908-1988) ; Découverte de l'archipel.

Monsieur,

Il y a quelques mois, Jean-Luc Mélanchon comparait François Hollande à Louis XVI. L'hebdomadaire « Le Point » reprend cette thématique et affiche cette semaine, en première page, le titre suivant : « Sommes-nous en 1789 ? » Les références à la Révolution Française se multiplient sans que ce soit seulement un effet de mode : il existe de nombreuses similitudes entre les mois qui précédèrent l'ouverture des Etats Généraux et les événements actuels. Même l'emploi du mot « révolution » semble approprié :
« Une révolution est un changement, un bouleversement important et brusque dans la vie d'une nation. Le terme de révolution s'applique à de nombreux domaines : social, politique, économie, culture, morale, science, techniques... »
En astronomie, le sens est différent mais s'accorde avec l'impression générale :
« Une révolution est la distance parcourue par un objet céleste autour d'un axe qui le ramène au même point de l'espace. »
L'actualité des ces dernières semaines ne fait que traduire un malaise plus profond qui touche les institutions de notre pays. Elles avaient pourtant fêté, tambour battant, leur cinquante ans d'existence. Tandis que les uns brandissent des valeurs républicaines dont on se demande toujours ce qu'elles ont de si spécifiquement républicaines, d'autres attendent un effondrement du régime en participant, que dis-je, en se servant de manifestations pour déverser des torrents de sottises toutes plus aberrantes les unes que les autres. A l'écart, mais tout aussi virulents, aux deux extrémités de la palette politique traditionnelle, deux personnalités qui surfent sur la vague populiste, chacun à leur manière, loin de calmer le jeu, ne font que ranimer de vieilles rancœurs.
Désormais tout est prétexte à dispute, à rixe ou à polémique, comme s'il n'existait dans le débat public que des motifs de désaccord. Il est vrai que les sujets qui fâchent sont nombreux :
  • Les effets et les conséquences de l'immigration, accompagnés de leur cortège d'idées préconçues ;
  • La laïcité, un terme qui porte à lui seul toutes les significations possibles et leurs contraires ;
  • L'identité nationale, qui a été le prétexte à des déchaînements de passions vaines et stériles ;
  • L'intégration qui, mystérieusement, ne concerne pas tout le monde ;
  • Des considérations erronées sur l'islam, les musulmans, l'islamisme et l'intégrisme par de supposées sommités médiatiques qui mélangent tout ;
  • L'économie, la finance, la crise et l'austérité, les derniers sujets de conversation à la mode sur les plateaux de télévision ;
  • Le projet de loi relatif au mariage pour tous, pour, ou contre lequel seuls parlent ceux que cela ne concerne pas.
Pour accentuer un marasme ambiant, la presse diffuse largement ces informations, ce qui est son rôle, mais les commente, les analyse et en répète inlassablement les exubérances. Le cortèges de bavards et autres spécialistes de la billevesées qui animent les débats par la vacuité de leurs opinions nous ferait presque croire que rien n'existe qui soit capable de fédérer la nation hétéroclite qui fait la France d'aujourd'hui. Henri Rochefort disait déjà, en mai 1868 dans « la Lanterne » que « La France a trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. » Est-ce que ces choses sont à ce point immuables ?
S'il existe plus de sujets de discorde que de thèmes véritablement fédérateurs, que penser d'un homme providentiel qui pourrait rassembler l'ensemble de la population derrière un projet commun ?
« L’Homme Providentiel est un personnage qui apparaît dans les périodes de crises, et qui se présente comme le sauveur ultime chargé d’une sorte de mission historique ou divine, à savoir résoudre d’un coup de baguette magique tous les problèmes qui se posent à la société à un moment donné. »
« L’homme providentiel par excellence aurait l’énergie et la détermination de Bonaparte, la vision et le charisme du Général De Gaulle, la sagesse D’Adolphe Thiers, l’intégrité de Pierre Mendes-France, le patriotisme de Gambetta et pour­quoi pas le charme de Ségolène Royal. »
(Jean Garrigues, invité du journal 20minutes.fr)
Les français ne peuvent s'empêcher de se réfugier derrière la silhouette d'une per­sonnalité. Les exemples sont nombreux, jugez-en plutôt.
  • Après avoir aboli la royauté en 1792 et avoir expérimenté divers gouvernements avec plus ou moins de bonheur, ils se sont entichés d'un Bonaparte dont ils ont fait un empereur.
  • Après la défaite de Waterloo et les cent jours, ils se sont laissés imposer la Restauration par le Congrès de Vienne mais c'est pour mieux se débarrasser de Charles X, lors des trois glorieuses au profit du roi citoyen : Louis-Philippe.
  • Après la Révolution de 1848, ils ont proclamé la Seconde République mais ils ont élu au suffrage universel un autre Bonaparte qui n'a demandé l'avis de personne pour se faire lui-même empereur.
  • Après la défaite de Sedan et la perte de l'Alsace et de la Lorraine, ils ont préparé le trône pour le Comte de Chambord. Une histoire de drapeau ou la perspective d'une revanche a permis à la Troisième République de s''installer durablement.
  • Après l'armistice du 22 juin 1940, ils donnent les pleins pouvoirs constituants au Maréchal Pétain qui a fait disparaître « République française » de tous les actes officiels et fait fondre un nombre important de statues parisiennes.
  • Après avoir chanté un Maréchal, ils sont libérés par un Général bien de chez nous, de Gaulle, mais avec deux ailes pour mieux voler au-dessus de la Qua­trième République. Le nid n'est pas encore prêt et « la traversée du désert », longue.
  • Après les événements qui ont éclaté en Algérie, ils rappellent, selon les termes du Président René Coty, « le plus illustre des français ». Ils le laissent installer la Cinquième République et exercer le pouvoir exécutif.
  • Après l'avoir élu « monarque républicain » une première fois par un collège de grands électeurs et en 1965 au suffrage universel, ils lui disent « non » au réfé­rendum de 1969.
  • Après le « règne » du général, ils se sont laissés bercer par le chant des sirènes de ses successeurs : depuis Georges Pompidou jusqu'à François Hollande.
Cette énumération ne constitue pas la preuve que les français ne savent pas ce qu'ils veulent : elle indique simplement que des courants de pensée, des mouvements d'opi­nions ou des partis politiques ont toujours décidé pour eux, ont orienté leur choix ou leur ont imposé leur point de vue. Or, ces temps sont révolus : ils en ont assez de ne s'exprimer que lors d'élection pour mieux se taire par la suite. Ils ne se taisent pas parce qu'ils n'ont plus rien à dire mais parce qu'ils ne sont plus écoutés. La Déclara­tion des Droits de l'Homme et du Citoyen, dès 1789, a consacré la Souveraineté de la Nation : le temps est arrivé pour elle d'exercer son droit.
Les élections présidentielles qui ont eu lieu en 2012 ont vu s'affronter, au deuxième tour, Nicolas Sarkozy qui a promis de donner la parole au peuple, et François Hol­lande dont le programme pouvait se résumer par ce slogan : « Le changement, c'est maintenant ». Le peuple, pour l'occasion, était au centre des préoccupations, comme lors de chaque échéance électorale. Les deux candidats du deuxième tour n'avaient pas l'exclusivité de cette initiative puisque, tant à gauche qu'à droite, extrêmes inclus, les orateurs le flattait. Le suffrage universel a désigné François Hollande comme Pré­sident de la République et depuis son investiture, le changement se fait attendre.
Les unes de la presse, les sondages et l'opinion publique ont montré que l'homme providentiel n'était pas encore au rendez-vous pour cette fois. Il est donc permis de se poser quelques-unes des questions suivantes : faut-il réellement attendre une telle ap­parition et dans quel but ? Est-ce un mythe, une chimère ou une possibilité ? Plus pré­cisément, faut-il réellement attendre cet homme providentiel qui est supposé tout ré­soudre tout seul ou ne serait-il pas préférable de proposer un projet d'organisation dé­mocratique différent qui permette à chacun de trouver les solutions aux problèmes que notre société traverse : une nouvelle constitution qui rende la pleine souveraineté à la Nation qui en est le dépositaire légal depuis la Révolution Française.
Qui peut proposer de rectifier les institutions actuelles pour l'établissement d'une société véritablement démocratique, ce qu'on appelle simplement la République : en théorie, tous les citoyens. Mais les politiques ne les écouteront pas : ils n'ont pas l'habi­tude de changer ce qui leur profite ou les arrange et, si certains d'entre eux en parlent, c'est tout simplement par soif de pouvoir parce qu'ils ne l'exercent pas. Seule une personnalité capable de comprendre la France dans son entièreté pourra proposer quelque chose de réellement différent, de populaire, dans son sens premier : la garan­tie d'un « gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple ». Il n'y a pas des centaines de candidats, je n'en vois que trois : la République leur a reproché autrefois d'avoir régné sur la France. Or, malgré quelques reportages ponctuels, bien peu de personnes connaissent leur existence.
La France d'aujourd'hui.
« Je suis un monarchiste, la République n'est pas le régime qu'il faut à la France. »
Charles de Gaulle.
Lorsque des élections ont lieu dans notre pays, les journalistes, par le biais des jour­naux télévisés, ne se focalisent que sur quelques données statistiques dont la princi­pale est le taux d’abstention. A l'instar du nombre de voitures brûlées dans les ban­lieues au nouvel an, la diffusion du nombre d'électeurs qui ne se déplacent pas pour voter semble être une invitation, voire une incitation à faire mieux que lors des der­niers scrutins. S'abstenir de voter a un avantage et un inconvénient : si cela facilite grandement le travail des statisticiens et permet d'établir des prévisions plus sûres sur l'issue du scrutin, la victoire des candidats élus ne repose que sur un pourcentage réel dérisoire et ne reflète pas la réalité.
Si les médias ont pris pour habitude de gloser à l'infini sur l'abstention, son taux et ses causes, sans jamais évoquer les conséquences sur la légitimité de la conduite de la politique menée par les élus, ils oublient systématiquement de parler de ceux qui pourraient voter mais qui sont absents des listes électorales tout simplement parce qu'ils n'ont pas fait la démarche de s'y inscrire. Dans les années 1980, on considérait qu'environ 10 % de la population en âge de voter était absente des listes électorales. À en croire les estimations officielles, leur part s’élevait, en 2000, à 15 %. Ainsi, pour les élections municipales de 2001, la participation officielle (par rapport aux inscrits) s'élevait à 67,2 % mais la participation effective, par rapport aux électeurs potentiels, à environ 57 %.
« Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique ». Pourquoi les électeurs potentiels ne se déplacent-ils pas pour s'inscrire sur les listes ou pour voter ? Je ne ferai pas le catalogue de toutes les raisons, je ne retiendrai que les plus caractéristiques :
  • J'ai un collègue de travail, syndiqué et actif, toujours sur le qui-vive pour dé­fendre les droits de salariés. Pourtant, il n'est pas inscrit sur les listes électo­rales et ne vote pas parce qu'il ne se sent pas concerné.
  • Je suis technicien réseau à la Poste. Je suis amené à me déplacer dans tous les bureaux du département de Seine-Maritime. Je rencontre des facteurs, des gui­chetiers et des conseillers financiers avec lesquels, fatalement, j'échange quelques points de vue. Ceux qui, par hasard, avouent ne pas voter, se justifie par cette phrase : « Ça ne sert à rien, les choses ne changent jamais ! »
  • Un autre de mes collègues a démissionné de sa fonction de conseiller municipal de Duclair, ville où il réside, parce que le maire avait organisé une consultation publique et que la décision qu'il avait prise après le vote allait à l'encontre de ce qu'avaient choisi les électeurs.
  • Lors de mes déplacements professionnels, j'ai également entendu des phrases comme celle-ci : « J'avais voté à droite la dernière fois, j'ai voté à gauche cette fois-ci mais rien ne bouge ! Ils font leur cuisine dans leur coin et ne s'occupent pas de nous ! »
  • Je n'oublierai pas de relever le trait le plus caractéristique de cet abandon pour le vote : le manque d'écoute de la part des élus et du gouvernement. Une phrase de Nicolas Sarkozy, prononcée le 6 juillet 2008 au siège de l'UMP, en donne une preuve : « Désormais, quand il y a une grève, plus personne ne s'en aperçoit. »
La Constitution de la Cinquième République a fait de la France une démocratie re­présentative. Les élus sont les représentants de la Nation toute entière, ce qui ex­plique, de façon un peu hypocrite, les parachutages lors des élections législatives et le choix de certains candidats pour les circonscriptions où ils sont assurés de gagner.
  • Jack Lang : il est conseiller de Paris de 1983 à 1989, député du Loir-et-Cher entre 1986 et 2000 puis du Pas-de-Calais de 2002 à 2012, suite à sa défaite aux municipales à Blois. Battu lors des élections législatives de 2012 dans la deuxième circonscription des Vosges, il devient président de l'Institut du monde arabe l'année suivante.
  • Élisabeth Guigou, parachutée dans la Seine-Saint-Denis un an après sa défaite aux municipales à Avignon
  • François Fillon, parachuté à Paris pour les élections législatives françaises de 2012 alors qu'il était élu dans la Sarthe.
  • Gilbert Collard, parachuté dans le Gard alors qu'il s'était présenté aux munici­pales de 2001 et 2008 à Vichy.
  • Marion Maréchal-Le Pen, parachutée dans le Vaucluse après s'être présentée aux municipales de 2008 à Saint-Cloud et aux régionales de 2010 en Île-de-France.
Si les députés, qui votent les lois, sont les élus de la Nation qu'ils représentent, les Citoyens, qui les élisent, leur font de moins en moins confiance. Ce ne sont pas les der­niers scandales dont la presse s'est faite l'écho qui vont arranger les choses, c'est le moins que l'on puisse dire.
« Jérôme Cahuzac est ministre délégué au Budget lors du déclenchement de l’affaire, en décembre 2012. Accusé par le site d'informations Mediapart d'avoir possédé des fonds non déclarés sur un compte en Suisse, puis à Singapour, Jé­rôme Cahuzac clame à plusieurs reprises son innocence, y compris devant les dé­putés à l'Assemblée nationale. Le jour de l'ouverture d'une information judi­ciaire, le 19 mars 2013, il démissionne du gouvernement puis finit par recon­naître les faits le 2 avril 2013 devant les juges d'instruction. Il est alors mis en examen pour blanchiment d'argent provenant de fraude fiscale. »
« L'affaire Woerth-Bettencourt est déclenchée par la publication, par le journal en ligne Mediapart, le 16 juin 20101, d'enregistrements réalisés clandestinement en 2009 et 2010 par Pascal Bonnefoy, le majordome de Liliane Bettencourt, l'une des trois premières fortunes de France, au domicile de cette dernière. Liliane Bet­tencourt est soupçonnée de fraude fiscale, les écoutes téléphoniques pirates laissent penser qu'elle est propriétaire de l'île d'Arros (Seychelles) et de comptes bancaires à l'étranger, sans les avoir déclarés au fisc.
Florence Woerth, épouse d'Éric Woerth, a été une employée de Clymène, filiale de Téthys, sociétés gérant respectivement la fortune de Liliane Bettencourt et les titres du groupe L'Oréal, tandis que Éric Woerth a cumulé, entre mai 2007 et mars 2010, le poste de ministre du Budget et la fonction de trésorier de l'UMP. L'ex-comptable de Liliane Bettencourt, entendue par les enquêteurs, évoque l'existence d'un possible financement illégal de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. »
La France n'est pas une République.
Officiellement :
« La France est une république constitutionnelle parlementaire à influence pré­sidentielle. Concrètement, cela signifie que le pouvoir exécutif est partagé entre le Président et son Premier ministre. On parle ainsi de régime semi-présidentiel. C'est un modèle de régime républicain typiquement français car très rare dans le monde. »
Or, contrairement à ce que la plupart des français croit, la France est tout ce qu'on veut sauf une république. Après avoir expérimenté un parlementarisme excessif qui faisait tomber les gouvernements en une semaine, la quatrième république a appelé un vieux général à la rescousse pour l'enterrer et imaginer un régime stable qui puisse faire face aux problèmes qui se posaient alors. La Constitution de la Cinquième Répu­blique a été adoptée en 1958 et, après bien des révisions et autres modernisations, elle est toujours d'actualité. Soumettre l'élection du Président au suffrage universel a été un tournant décisif et nécessaire mais les années ont passé et ce point de vue a trans­formé la République en une monarchie républicaine où, comme l'avait précisé un jour­naliste du journal L'express, « les français guillotinent symboliquement le roi tous les sept ans. »
Alors que le texte de la Constitution prévoit que « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement ré­gulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État », la réalité est différente. Le Président de la République se comporte en monarque, dans le sens premier du terme. Il dispose de bien plus de pouvoirs que n'en avait Louis XIV, pourtant considéré par les manuels scolaires comme l'exemple du souverain absolu, et c'est lui qui gou­verne la France. Il est également supposé être au-dessus des partis mais il a été élu avec les moyens d'un parti, comment pourrait-il, comme ils l'ont tous prétendu après les résultats du second tour, être « le Président de tous les français » ?
Le Premier Ministre :
« Cette fonction, créée en janvier 1959, succède à celle de président du Conseil des ministres, occupée par tous les chefs de gouvernements sous les IIIe et IVe Ré­publique, avec des pouvoirs différents. Le Premier ministre de la Ve République, nommé par le président de la République, est issu du parti politique ayant obte­nu la majorité des élus à l'assemblée nationale. Il peut, par conséquent, ainsi que son gouvernement, être du même groupe politique que le Président, ou appartenir à son opposition, ce qui met dans ce cas le pouvoir exécutif en situation de coha­bitation. »
Je noterai au passage que le titre de Premier Ministre n'avait plus été porté depuis la fin de l'ancien régime.
« De Sully (1589) à Turgot (1789), l'expression était utilisée pour désigner le ministre principal du roi. Entre 1815 et 1959, la désignation traditionnelle du chef de gouvernement était « Président du Conseil ». L'existence d'un chef de gou­vernement, lien entre le chef de l'État et le Parlement, est le fait même des ré­gimes parlementaires. La fonction de président du Conseil connut encore une grande importance sous le règne de Louis-Philippe durant lequel François Gui­zot occupa de fait le poste pendant près de huit années consécutives mais ne prit le titre qu'en 1847. Disparue avec le régime présidentiel de la IIe République dès 1849, la fonction renaît à nouveau en 1871 d'abord sous la forme d'un vice-pré­sident du Conseil. Après le vote des lois constitutionnelles établissant la Troi­sième République, la fonction retrouve son titre originel en 1876 mais, comme dans les régimes précédents, demeure absente de la constitution. Enfin, en 1946, elle est officialisée avec l'avènement de la Quatrième République pour dispa­raître en 1959. »
Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il est constitué de l'ensemble des ministres et c'est le Président de la République lui-même qui préside le Conseil des Ministres, non le premier d'entre eux comme le voudrait la logique. Pour ce qui concerne la cohabitation, depuis que le mandat présidentiel est passé de 7 à 5 ans, il coïncide avec la durée de la législature : une telle occurrence ne se produira donc plus.
Le parlement est composé de l'Assemblée Nationale et du Sénat mais ce sont les dé­putés qui ont le dernier mot. Les législatives suivent de peu les élections présiden­tielles ce qui lui donnent une majorité pour gouverner. En conclusion, pendant cinq ans, le Président de la République, son gouvernement et l'Assemblée Nationale sont aux mains d'un même parti. Et le peuple, dans tout cela, que fait-il ? Quel rôle jouet-t-il ? Aucun. Il se contente de voter puis il manifeste, généralement pour rien.
Pendant la présidence de Nicolas Sarkozy, la gauche socialiste a reproché l'hégémo­nie de l'UMP sur les institutions. Depuis la victoire de François Hollande, les rôles ont été inversés et c'est désormais la droite qui dénonce à la gauche socialiste son hégémo­nie. Les extrêmes, de gauche comme de droite, ont conservé leurs habitudes de surfer sur cette vague populiste qui parle au Peuple pour mieux l'ignorer par la suite.
Une démocratie dans laquelle le peuple se contente de voter et est condamné à subir la politique sans possibilité de l'amender n'est pas démocratique.
Une république dans laquelle les élus représentent les intérêts de leur parti plutôt que la Nation n'a rien de républicain.
Un régime qui se dote d'une constitution dont les dispositions ne sont même pas res­pectées telles qu'elles sont inscrites, n'est pas crédible.
Les articles dénonçant la Monarchie Républicaine Française et les références à cet ancien régime que l'école de la République nous avaient appris à détester, à tort, ne manquent pas. Il est temps que les choses changent. C'est pourquoi j'ai développé le concept d'une Royauté Républicaine qui repose sur le plein exercice de la Souveraineté par la Nation.
Que venez-vous faire dans cette histoire ?
« Cependant, c'est avant tout avec le peuple lui-même que celui qui en est le mandataire et le guide se tient en contact direct... En somme, le Pré­sident de la République, désigné par la majorité nationale, est désormais comme la clé de voûte qui couvre et soude l'édifice de nos institutions. »
Charles de Gaulle, Conférence de presse, Paris, 9 septembre 1965.
Je suis républicain et très attaché aux acquis de la Révolution, celle de 1789, de la Déclaration des Droits de l'Homme, de l'abolition des privilèges et de la souveraineté de la Nation. Mais la république à laquelle j'aspire reste à construire. Pour diffuser mes idées, j'ai fondé le Mouvement Royauté Républicaine et j'ai proposé ma candida­ture à la présidence de la République. Je n'ai malheureusement pas recueilli les 500 parrainages, ce qui n'était pas surprenant, mes certaines de mes idées ont été reprises dans la campagne de quelques uns des candidats. Vous trouverez en annexe le mani­feste qui a été envoyé aux élus et qui a été mis en ligne sur mes sites internet.
Vous verrez que ma conception de la Présidence de la République est particulière et que la fonction pourrait être confiée, pour un mandat dont la durée serait fixée à l'avance, à l'un des descendants des familles ayant régné sur la France. Mais à qui ? Selon wikipédia, les trois « prétendants » sont :
  • À compter de la mort de son grand-père, survenue le 3 mai 1997, le prince Jean-Christophe devient « prince Napoléon » et chef de la famille impériale de France ; à partir de cette date, il est également considéré par les bonapartistes dynas­tiques, minoritaires, comme empereur des Français de jure sous le nom de « Na­poléon VII », successeur légitime de Napoléon Ier (son arrière-arrière-arrière-grand-oncle) et de Napoléon III.
  • Louis Alphonse Gonzalve Victor Emmanuel Marc de Bourbon, né à Madrid le 25 avril 1974 est connu, à la suite de son père et de son grand-père, sous le titre de « duc d’Anjou », porté par leur ancêtre Philippe de France (1683-1746), petit-fils du roi Louis XIV, avant de devenir roi d’Espagne. Il est de nationalité espagnole et française. Depuis le 30 janvier 1989, il est le chef de la branche aînée de la maison de Bourbon et est considéré par ses partisans, les légitimistes, comme l’héritier de la Couronne de France sous le nom de « Louis XX ».
  • Henri Philippe Pierre Marie d’Orléans, « comte de Paris », est né le 14 juin 1933 au manoir d’Anjou, à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique). Prétendant orléaniste au trône de France depuis le 19 juin 1999, il porte les titres de « comte de Paris » et « duc de France ». Il est, depuis la mort de son père, le « chef de la maison de France », de par sa position d’aîné des descendants en primogéniture mâle de Philippe de France (fils de France, frère de Louis XIV, duc d’Anjou puis d’Or­léans, père du Régent).
Dans ces périodes de trouble, il faut un personnage qui sache incarner la France, celle d'hier, celle d'aujourd'hui et celle de demain. Une personnalité indépendante des partis politiques capable de proposer de nouvelles institutions plus justes et plus dé­mocratiques où la Nation n'est pas laissée de côté.
L'histoire, depuis 1789, a montré que les français veulent bien d'un roi mais qu'ils ne veulent pas être obligés de le garder. Cette remarque est également valable pour les monarques de la Cinquième République. D'où la nécessité d'un mandat à durée dé­finie à l'avance.
La perte de confiance envers la classe politique, les derniers scandales politiques et financiers, ainsi que les soubresauts de la crise, à cause de la lassitude des français, risquent de profiter à des partis qualifiés de populistes qui amèneraient le chaos plu­tôt que l'ordre dont ils se réclament. C'est pour cette raison que je m'adresse à vous pour vous soumettre mon projet de « Démocratie avec implication du citoyen » : aussi étrange que cela puisse paraître, vous pourriez sauver la République. Encore faudrait-il que vous vous manifestiez.
Comme vous l'avez dit vous-même : « vous mettez un point d'honneur et toute la force dont vous êtes capable pour assumer la tradition et le sens du devoir dont vous avez hérité historiquement. » Si vous voulez aider la France et les français, citoyens de cette Nation riche d'une histoire millénaire, le moment est venu. Et comme je l'ai dit sur mon site « La Nation Souveraine » : « Le changement, c'est maintenant ! Après, c'est trop tard ! »
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'assurance de ma respectueuse considération.
A Saint-Wandrille, le 21 avril 2013.
Pascal Dequéant

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