vendredi 6 décembre 2013

Lettre ouverte au Prince Jean-Christophe Napoléon,
Chef de la Maison Impériale de France.

« Notre démocratie est parfaitement bancale. Elle n'avance que sur une seule jambe. Elle écarte de sa représentation plus de la moitié des citoyens. »
(Alain Juppé)
« La république, en France, a ceci de particulier, que personne n'en veut et que tout le monde y tient. »
(Joseph Arthur de Gobineau)
Je m'adresse à vous pour vous parler de la France, de la République et de l'avenir que chacun peut deviner fort peu brillant : les effets de la crise et de la mondialisation sont dévastateurs, les chiffres du chômage, même si on les sait truqués, grimpent à une vitesse vertigineuse, les mesures pour enrayer cette spirales sont aussi vaines qu'inutiles et la classe politique a perdu tout crédit auprès des électeurs dont le nombre s'amoindrit à chaque élection. Les désillusions, les faux espoirs et les pires perspectives qui se profilent à l'horizon poussent les plus raisonnables à se tourner vers des extrêmes qu'ils combattaient hier encore avec frénésie. Il est grand temps de se ressaisir et de trouver les solutions pour redresser la barre : ce n'est pas une urgence, c'est un impératif.
Les élections présidentielles se sont déroulées il y a plus de dix-huit mois. Les citoyens qui ont accompli leur devoir civique en glissant dans l'urne leur bulletin ont choisi de confier à François Hollande les rênes du pouvoir. Bien que la tentation soit grande, on évitera de confondre les rênes du pouvoir avec les rennes du Père Noël : ils n'ont pas la même signification.
  • Le rêne est une courroie fixée au mors d’un cheval et dont le cavalier se sert pour diriger sa monture.
  • Le renne est un mammifère des régions arctiques et subarctiques, de la famille des cervidés, sauvage ou domestiqué et dont les bois sont aplatis et dentelés. Dans les légendes traditionnelles, les rennes tirent le traîneau du Père Noël lorsqu'il distribue les cadeaux.
Le candidat Hollande, après l'éviction tonitruante et mondialement médiatisée de DSK et des primaires passablement amusantes qui écartèrent ses concurrents socialistes, avait bâti sa campagne autour du slogan dont il ferait bien de se souvenir et qui promettait que « Le changement, c'est maintenant ». Tout le monde, hélas connaît le crédit qu'il faut porter aux promesses électorales : les plus belles paroles, même parées des meilleures intentions, disparaissent irrémédiablement au lendemain du résultat du scrutin. Continuer d'y croire ou même d'y faire simplement allusion nous ramène vers le Père Noël supposé exaucer les souhaits des crédules.
Une fois élu et la période d'euphorie passée, François Hollande a commencé sa descente dans les sondages, comme l'ont fait, avant lui, tous ses prédécesseurs. C'est en effet une constante de la politique française que de sombrer dans les limbes après avoir été élu, parfois triomphalement. Tous les Présidents de la Cinquième République ont connu ce phénomène. Les sondages d'opinion, qui meublent les journaux télévisés, n'arrangent rien. La meilleure méthode pour réussir une bonne descente est de brandir un sujet qui fâche et de prétendre vouloir le régler, de préférence sans consulter personne. Pour Nicolas Sarkozy, la réforme des retraites avait fait descendre les français dans les rues par millions, du rarement vu, pour François Hollande, le mariage pour tous avait eu un effet équivalent mais avec un bonus non négligeable : chacun avait pu faire l'étalage de tous les poncifs et autres coquecigrues religieuses que l'on pensait périmées depuis des lustres.
Les français, par nature, sont râleurs ; par définition, jamais contents et par tradition, vite lassés de ceux qu'ils ont élus. Les deux derniers siècles de notre histoire, tous régimes confondus, sont remplis de personnalités encensées au départ et chassées de leur place sans aucun égard. La popularité ne s'y calculait pas comme aujourd'hui, au jour le jour, comme s'il s'agissait d'un hit parade mais elle était tout de même un instrument entre les mains des classes dirigeantes. La popularité fait appel à la notion de peuple, un terme souvent utilisé, à tort, dans son sens péjoratif, qui lui donne des relents de populisme, terme utilisé dans son aspect négatif.
Qu'est-ce que le peuple ?
  • Un peuple est une communauté vivant sur un même territoire ou, par extension, unie par des caractéristiques communes comme la culture, les mœurs, la langue...
  • Le peuple est l'ensemble des citoyens d'un État ou des personnes constituant une nation, par rapport aux gouvernants et en référence aux principes de citoyenneté.
  • Le peuple désigne l'ensemble des citoyens de condition modeste ou humble, par opposition aux groupes ou classes privilégiées par la naissance (Noblesse), par la fortune, la culture, l'éducation...
Le peuple, dans son sens péjoratif, est associé au populisme.
  • En politique, le populisme désigne l'idéologie ou l'attitude de certains mouvements politiques qui se réfèrent au peuple pour l'opposer à l'élite des gouvernants, au grand capital, aux privilégiés ou à toute minorité ayant "accaparé" le pouvoir... accusés de trahir égoïstement les intérêts du plus grand nombre.
  • Le terme populisme est en général utilisé dans un sens péjoratif par ses opposants, c'est-à-dire les classes dirigeantes ou les politiciens au pouvoir, pour amalgamer et critiquer tous les "archaïsmes" et freins au développement de leur politique qu'ils pensent détecter parmi le peuple.
  • Le terme « populisme » sert aussi à dénoncer les démagogues qui mobilisent le peuple par des promesses électoralistes ou qui flattent ses « bas instincts » comme le nationalisme, la xénophobie, voire le racisme ou qui exacerbent les réflexes sécuritaires.
Pour ce qui concerne la popularité, je donne deux définitions :
  • La popularité caractérise la manière d'agir d'une personne qui cherche à gagner la faveur du peuple, du plus grand nombre. C'est également la faveur du peuple, crédit dont dispose auprès du peuple, du plus grand nombre, une personne connue et appréciée par lui.
  • La popularité d'une personnalité politique ou d'un élu de la Nation repose sur la collaboration plus ou moins étroite qu'il entretient avec les citoyens qu'il représente, la confiance qu'il accorde à ceux qui l'ont élus et le crédit dont il dispose auprès de ceux qui ne l'ont pas choisi mais œuvrent dans un intérêt commun.
Tandis que la gauche socialiste au pouvoir commet toutes les erreurs possibles pour justifier et accélérer sa chute dans les sondages, Nicolas Sarkozy, que la presse comparait au Bonaparte du Consulat, tranquillement, prépare son retour. C'est ce que les spécialistes, les politologues officiels garants de l'immobilisme, les éditocrates déconnectés de la réalité et tous les politiciens qui ne se renouvellent qu'entre eux désignent par « alternance ».
« La possibilité qu'il y ait une alternance politique est l'une des conditions nécessaires à la démocratie. Elle témoigne en effet de l'existence de libertés politiques et d'un régime pluraliste où le parti au pouvoir accepte de se retirer en cas de défaite électorale. L'alternance a pour conséquence de renforcer la légitimité de la Constitution et l'adhésion des citoyens au régime politique.
L'alternance politique peut avoir une portée restreinte s'il n'existe pas de différences significatives entre les programmes de la majorité et de l'opposition. L'alternance consiste alors en un changement d'équipes dirigeantes. »
(source de la citation : www.toupie.org/Dictionnaire/Alternance.htm )

 Avec l'adoption du quinquennat, la République a repris des vieilles habitudes de la royauté. Nicolas Sarkozy, que la presse, tant française qu'étrangère, comparait à Bonaparte (le Consul, pas l'Empereur) a inauguré cette mode en faisant jouer la « marche consulaire » lors de son investiture. C'est Jean-Luc Mélenchon, en comparant François Hollande à Louis XVI qui a confirmé cette dérive.
« Je suis un monarchiste, la République n'est pas le régime qu'il faut à la France. »
(Charles de Gaulle)
Par la grâce du saint quinquennat, nous sommes revenus aux temps de la monarchie absolue. Les références à la « monarchie républicaine », terme forgé sous le mandat du Général de Gaulle, ne manquent pas dans la presse où on peut lire des articles tels que : « la France, dernière monarchie d'Europe » ou « le monarchisme républicain de la Cinquième République ». Cela devient évident en dressant le bilan suivant :
  • Le Président de la République est issu d'un parti politique et est élu avec les moyens de ce parti pour exercer le pouvoir. Il peut prétendre « je serai le Président de tous les français », on peine à le croire. Nicolas Sarkozy, en son temps, dirigeait l'UMP depuis son bureau de l'Elysée. François Hollande doit bien garder un œil, ou une oreille (comme son prédécesseur socialiste) sur les vagues qui agitent le PS.
  • Le Premier Ministre est nommé par le Président de la République. Il forme son gouvernement en puisant dans les rangs de son parti. Seul Nicolas Sarkozy avait osé un gouvernement d'ouverture, ce qui avait fait grand bruit (chez les socialistes).
  • Le parlement, élu dans la foulée des présidentielles, est du même bord politique. Il est actuellement socialiste. Le quinquennat précédent l'avait transformé en une simple chambre d’enregistrement, comme sous l'ancien régime, l'actuel s’accommode de cet usage fort pratique. Il ne reste plus qu'à restaurer les lits de justice et le retour sera complet.
Et la nation, dans tout cela ? La modernisation des institutions de 2008 prévoyait de modifier le recours au référendum en ces termes :
« Article 11 de la Constitution, alinéa 3 : Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d'une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative promulguée depuis moins d'un an. »
Bien malin celui qui saurait dire si cette disposition est en vigueur ou non...
« La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est la parole du souverain. »
« La démocratie, c’est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave. »
(Charles de Gaulle)
« La démocratie, c'est l'égalité des droits, mais la République, c'est l'égalité des chances. »
(Jacques Chirac )
La France ne se sortira de l’impasse qu’en changeant ses institutions. Pour cela il faut établir une vraie république démocratique.
Les propositions qui vont dans ce sens sont nombreuses et ne sont pas sans intérêt bien qu'elles soient souvent, et à tort, associées à des motivations souverainistes ou populistes (dans le mauvais sens du terme, bien sûr) et qu'elles n'aient pas toujours bonne réputation.
  • La Convention pour la 6e République (C6R) est un groupe de réflexion politique français fondé en avril 2001 par le socialiste Arnaud Montebourg. Elle prône un régime primo-ministériel, où les pouvoirs de contrôle du Parlement seraient accrus. Le président de la 6e République aurait un rôle d'arbitre, garant du bon fonctionnement des nouvelles institutions et serait élu au suffrage universel direct pour 7 ans non renouvelable (art 7 constitution 6éme république).
  • La 6ème République que Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche appellent de leurs vœux est écologiste, sociale et participative. Ils en appellent à la souveraineté populaire pour en élaborer la nouvelle constitution. Selon Mélenchon cette réécriture de l'identité républicaine devrait passer par des constituants qui ne seraient ni des juristes, ni les actuels députés mais des membres élus pour ce seul mandat.
  • Sur le blog d'Arnaud Montebourg en 2012, lors de la primaire socialiste, on dénonçait ainsi un président «élu pour cinq ans et qui concentre durant cette période l'ensemble des pouvoirs sans jamais en répondre devant qui que ce soit». Les défenseurs de la VIe République veulent un président arbitre, qui fixe les grandes lignes sans être omniprésent... Et qui soit un justiciable ordinaire. Il souhaitait également mettre en place un « régime parlementaire » avec des représentants plus représentatifs, s 'appuyer sur la participation citoyenne et instaurer davantage de transparence.
  • Le « Renouveau bonapartiste », propose diverses réformes pour rendre « à la souveraineté du peuple français son entière plénitude ». Il passe par une refonte complète de système électoral et la reconnaissance du vote blanc.
La sixième république, ce n'est pas encore pour maintenant ! Le peuple fait toujours peur : il est imprévisible, vote tantôt à gauche, tantôt à droite, parfois aux extrêmes. La classe politique préfère encore qu'il s'abstienne : les résultats sont plus faciles à calculer.
 « Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c'est le citoyen qui fait la république. »
(Georges Bernanos )
« Un adversaire politique n’est pas un ennemi ; c’est un partenaire du débat démocratique. »
(Ségolène Royal )
J’ai fondé le Mouvement « Royauté Républicaine Française » pour les élections présidentielles de 2012. J'avais proposé ma candidature avec le programme qui reposait sur les points suivants :
1 : Si la Royauté repose sur la Souveraineté d'un seul homme et la République sur celle de la Nation, la « Royauté Républicaine » garantira à l'Universalité des Citoyens le plein et entier exercice de sa Souveraineté. Elle sera le rempart à toute hégémonie de la gauche ou de la droite dans l'actuelle « Monarchie Républicaine » qui n'écoute personne.
2 : Les textes fondateurs de la République (la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, le Préambule de la Constitution de 1946 et la Constitution de 1958) contiennent déjà tous les éléments nécessaires à l'établissement d'une véritable démocratie. Un « gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple » est donc possible.
3 : La République appartient à la Nation entière et non à ses seuls représentants. La Nation a donc un droit de regard inaliénable sur la conduite de la politique et la gestion de la République. La France est une démocratie laïque et sociale : elle doit res­pecter tous les avis et reconnaître toutes les opinions.
4 : A chaque élection, les partis politiques donnent une orientation générale à la po­litique menée par le gouvernement. Ils ne doivent pas se substituer à la Nation, seule détentrice de la souveraineté, même s'ils exercent un mandat en son nom. Le Gou­vernement sera représentatif du Parlement.
5 : « La loi est l'expression de la volonté générale. » « Les Citoyens ont le droit de concourir à sa formation. » Selon ces principes, la loi doit être élaborée, décidée et vo­tée avec l'assentiment de tous et s'appliquer à tous sans aucune exception.
6 : Rien ne pourra être établi durablement sans le soutien et l'accord de tous. Les Comités de Citoyens assisteront les élus de la Nation dans la formation de la loi. Ils apporteront leurs avis et opinions, auront la possibilité de modifier tout projet de texte et interviendront directement dans la gestion des affaires de la République, leur Répu­blique.
7 : Plus qu'une démocratie participative, le Mouvement Royauté Républicaine Fran­çaise propose une démocratie avec implication du Citoyen. Toute personne majeure ré­sidant, travaillant et déclarant ses revenus en France doit pourvoir voter, même si elle est étrangère. Il ne faut plus parler d'intégration mais d'une inclusion dans la Répu­blique.
8 : Tous les Citoyens, individuellement ou réunis en Comités » pourront user du droit de pétition ou de votation publique en plus du référendum. Tous ces recours sont adressés au Président de la République et les transmet au Gouvernement qui a pour obligation d'y répondre ou d'y donner suite.
9 : Le Président de la République doit être indépendant de tous les partis politiques. Il n'est pas élu pour gouverner : il est un médiateur et un arbitre. Il est garant des institutions et s'assure que la politique menée par le gouvernement est conforme aux intérêts et aux attentes de la Nation en assistant et présidant régulièrement des Comités de Citoyens.
10 : La Nation possédera un droit de veto (suspensif ou définitif) grâce au bulletin blanc qui sera compté comme suffrage exprimé. Selon son importance, il pourra repor­ter ou annuler des élections et rendre inéligibles les candidats présents au scrutin.
11 : Il n'y a pas de carrière en politique. Pour assurer un renouvellement constant des élus, le cumul des mandats sera interdit. A l'expiration de leur mandat, les élus seront inéligibles pour une période de deux ans.
Le Peuple de France ne doit pas attendre l'homme providentiel qui réglera tous les problèmes à sa place. Si certains Présidents ont réussi à incarner la République au point de participer à cette « Monarchie Républicaine » qui caractérise les institutions actuelles, c'est parce qu'ils avaient compris la Nation, entendu son appel. Ces temps sont désormais révolus : la Nation doit trouver elle-même ses propres solutions et pui­ser dans la richesse de son expérience, la diversité de ses origines et la multiplicité de ses cultures les moyens de gérer la République dans l'intérêt de la communauté.
« J’appelle donc République tout État régi par des lois, sous quelque forme d’administration que ce puisse être. Tout gouvernement légitime est républicain. »
(Jean-Jacques Rousseau)
Trouver un Président de la République qui n'appartienne à aucun parti n'est pas une chose simple. Il pourrait être choisi parmi une liste de personnalités ou au sein de ces Comités de Citoyens dont j'ai parlé plus haut. Une autre solution serait de choisir parmi les familles qui ont régné sur la France le futur chef d'état. Mais qui ?
Ces personnes sont généralement désignées comme « prétendants au trône » même s'il n'est pas question de rétablir quelque trône que ce soit.
Une querelle stérile et dynastique oppose deux des branches aînées des Capétiens, toutes deux issues de la branche des Bourbon :
  • Le duc d'Anjou et de Cadix, descendant direct du roi Louis XIV par son fils devenu roi d'Espagne, désigné sous le nom de « Louis XX », actuel chef de la Maison de Bourbon.
  • Les ducs d'Orléans, descendant de Louis XIII et de Louis-Philippe, actuellement représentés par Henri d'Orléans, Comte de Paris et duc de France, et son fils, Jean dit « dauphin de France ».
Il reste un ultime recours : vous-même, héritier de Napoléon Ier et de Napoléon III. Mais un Bonaparte à la tête de la République, la France a déjà donné et la République en avait pâti. Après la défaite de Sedan, le gouvernement provisoire pensa rappeler le Comte de Chambord avant d'installer définitivement la Troisième République. Pour se prémunir de toute velléité d'un retour, la Constitution actuellement en vigueur stipule que « Seules les formes républicaine du gouvernement ne peuvent faire l'objet d'une révision ».
Il n'est donc pas question de toucher aux formes républicaines qui font consensus mais d'élargir la démocratie de manière à ce que chaque citoyen puisse avoir le sentiment qu'il ne parle pas dans le vide. Il suffit de regarder notre histoire pour se rendre compte que les français veulent bien d'un roi, d'un empereur ou d'un président mais qu'ils ne veulent pas être obligés de le garder. Il est donc impératif que la durée du mandat du Chef de l’État soit défini et connu à l'avance, quel que soit celui qu'il choisira.
Les élections municipales qui vont se dérouler en 2014 est une l'occasion idéale pour rappeler aux candidats que la République appartient au Peuple et que le Peuple doit pouvoir exercer pleinement sa souveraineté. La France n'affrontera l'avenir qu'avec le concours de la Nation tout entière. Pour cela, il ne faut pas réformer les institutions de la Cinquième République ni en fonder une Sixième mais simplement établir les bases de « La République » sociale et démocratique que la Nation attend depuis 1789. Vous pourriez en être le garant et l'arbitre. Vous seul pourrez démontrer que l'héritage de deux empereurs n'est pas incompatible avec la République. Les français ont seulement besoin de savoir qu'il peuvent compter sur votre engagement.
A Saint Wandrille-Rançon, le jeudi 5 décembre 2013.
Pascal DEQUEANT, Président du Mouvement RRF.

dimanche 25 août 2013

Préparons les élections municipales.

Les prochaines élections municipales auront lieu en mars 2014. Les propositions de candidatures, dans quelques grandes villes, ont déjà fait l'objet de débats, ou de primaires. Dans les petites communes, même si les enjeux sont moindres, les listes se constituent tranquillement. Je profite de cette occasion pour rappeler quelques éléments qui vont avoir, ces prochains mois, toute leur importance.
Généralités.
Dans les communes, l’État ne délègue pas de représentants dotés de compétences générales, comme les préfets dans les départements et les régions.
Le maire bénéficie d’une « double casquette » : il est à la fois agent de l’État et agent de la commune en tant que collectivité territoriale.
Le maire est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la première réunion du conseil suivant les élections municipales.
En tant qu’agent de l’État :
Sous l’autorité du préfet, le maire remplit des fonctions administratives dont notamment :
  • la publication des lois et règlements ;
  • l’organisation des élections ;
  • la légalisation des signatures.
  • Le maire est chargé, sous l’autorité du représentant de l’État dans le département, de l’exécution des mesures de sûreté générale et des fonctions spéciales qui lui sont attribuées par les lois, par exemple de l’application de la loi no 79-1150 du 29 décembre 1979 sur la publicité, les enseignes.
  • En cas d’urgence, ou pour renforcer dans un but d’ordre public local, la mesure prise par l’autorité supérieure en matière de police, le maire peut être appelé à intervenir au titre de son pouvoir de police administrative générale, en complément des polices spéciales étatiques (par exemple la police spéciale des monuments historiques et des sites naturels).
  • Il exerce aussi des fonctions dans le domaine judiciaire sous l’autorité du procureur de la République : il est officier d'état civil et célèbre par exemple les mariages civils et officier de police judiciaire.
    À ce titre, il concourt par son pouvoir de police à l'exercice des missions de sécurité publique.
    Il peut, en particulier sur les instructions du procureur de la République ou du juge d'instruction, être amené à diligenter des enquêtes sur la personnalité des personnes poursuivies ainsi que sur leur situation matérielle, familiale ou sociale.
    En pratique, ces missions sont surtout confiées aux maires des communes où il n’existe pas d’autres officiers de police judiciaire.
  • Le maire dispose également d'une fonction judiciaire civile, qui lui confère le droit de recevoir des actes authentiques au nom de la République française.
En tant qu’agent exécutif de la commune :
  • Le maire est chargé de l’exécution des décisions du conseil municipal et agit sous contrôle de ce dernier. Il représente la commune en justice, passe les marchés, signe des contrats, prépare le budget, gère le patrimoine communal.
  • Il exerce des compétences déléguées par le conseil municipal et doit alors lui rendre compte de ses actes. Les délégations portent sur des domaines très divers (affectation des propriétés communales, réalisation des emprunts, création de classes dans les écoles, action en justice...) et sont révocables à tout moment. La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales autorise le maire à subdéléguer, à un adjoint ou un conseiller municipal, les attributions qui lui ont été confiées par délégation.
  • Le maire est titulaire de pouvoirs propres. En matière de police administrative, il est chargé de maintenir l’ordre public, défini dans le Code général des collectivités territoriales comme le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Il s’agit également de polices spéciales (baignade, circulation…).
Le maire est aussi le chef de l’administration communale. Il est le supérieur hiérarchique des agents de la commune et dispose d’un pouvoir d’organisation des services.
(sources : viepublique.fr et wikipédia)
Questions d'actualité.
Notre pays a été, durant les premiers mois de l'année, secoué par une tornade médiatique qui a eu pour centre « le mariage pour tous ». Les manifestations se sont multipliées, les argumentaires, parfois stupides ont monopolisé les unes de la presse, et les choses ont fini par se tasser : la lassitude, les vacances ou le désintéressement de la quasi totalité des français y est sans doute pour quelque chose. Cette levée de bouclier, que quelques hystériques ont voulu désigner par « printemps français » n'était rien d'autre qu'une tempête dans un verre d'eau. Quelques maires, de-ci de-là, sont quand même parvenus à faire parler d'eux, et pas nécessairement en bien. Sans doute voulaient-ils préparer leur future campagne en se mettant au diapason de leur électorat, toujours prêts et prompt à retourner leur veste en cas de besoin.
Même si, à l'origine, le débat avait pour thème le mariage entre personnes du même sexe, il est rapidement devenu un problème d'éthique, de procédure, de morale, de conscience ou d'honneur, comme je l'ai lu sur le site du prétendant au trône de France, qui ne touchait plus que les maires. Les mariés, pour l'occasion, passaient au second plan.
L'article suivant est signé Elie Geffray, Prêtre et maire d'Éréac (Côtes d'Armor) :
« Mariage gay : en célébrer à l’église n’aurait rien de choquant
La clause de conscience évoquée par certains maires n’est pas recevable. Un édile doit faire respecter les lois de la République. La loi sur le « Mariage pour tous » a été votée par un Parlement démocratiquement élu, validée par le Conseil constitutionnel et promulguée par le président de la République. Celle-ci s’impose à chacun.
Un maire ne doit pas faire intervenir ses opinions personnelles religieuses ou éthiques dans l’exercice de ses fonctions, en particulier en matière d’Etat civil. Il s’agit d’un représentant de l’Etat. Introduire une telle clause pour les mariages entre personnes de même sexe pourrait entraîner certaines dérives. Demain, pourquoi un maire musulman ne ferait-il pas jouer la clause de conscience pour ne pas servir de porc dans les cantines scolaires, par exemple. On peut trouver toutes sortes de prétextes pour faire jouer une clause de conscience.
Comparer clause de conscience des médecins et mariage homosexuel est aberrant
Cette clause ne peut jouer que pour des raisons éthiques qui engagent l’intéressé de façon personnelle. Or, lorsque nous sommes officiers d’Etat civil, nous ne sommes en aucun cas engagés par notre éthique personnelle. Comparer la clause de conscience des médecins sur l’IVG et le mariage homosexuel est aberrant.
En tant que membre du conseil presbytéral du diocèse et homme d’Eglise, je m’interroge sur la situation paradoxale dans laquelle se trouve l’Eglise après l’adoption du mariage homosexuel. La République française est dorénavant moins excluante que l’Eglise catholique. Pourtant, à mon sens, une lecture de l’évangile ne permet pas d’exclure qui que ce soit en raison de son appartenance sociale, de son ethnie ou de son orientation sexuelle. En ce sens, je ne serai pas choqué que des mariages entre personnes de même sexe puissent être célébrés à l’église. »
Celui-ci est signé par Noël Mamère, Député EELV et maire de Bègles :
« Les maires refusant de célébrer les mariages seront suspendus de leur fonction, comme je l'ai été en 2004
Les maires refusant de célébrer les mariages homosexuels seront soumis à la même sanction que j'ai subi lorsque moi, j'ai ouvert les droits. Puisque j'ai été sanctionné par M. de Villepin Premier ministre, en étant suspendu de mes fonctions de maire, le 5 juin 2004, parce que j'avais ouvert des droits. Donc ceux qui ne veulent pas accepter cette idée très démocratique et républicaine selon laquelle on ouvre des droits, et qui ne veulent pas le faire, seront suspendus de leur fonction, comme je l'ai été. Moi, j'ai pris le risque et je l'ai assumé. Je n'étais pas dans la posture d'un maire qui refusait d'appliquer la loi, j'ai essayé de la précéder. »
Ce dernier article, qui pourra servir de conclusion, est signé par Arnaud Julien, Président du comité départemental UMP de l'Hérault :
« Les maires ne devraient pas refuser de célébrer des mariages homosexuels. Ils sont là pour appliquer la loi républicaine. Bien sûr, il y a des cas de conscience, mais cela me semble très difficile de ne pas appliquer la loi. »
Pour prendre connaissance de l'intégralité des articles relatifs au sujet ci-dessus, vous pouvez vous rendre à la page suivante : http://www.newsring.fr/societe/1463-mariage-gay-les-maires-peuvent-ils-refuser-de-le-celebrer 
Les autres obligations du maire.
L'élection des sénateurs.
Les prochaines élections sénatoriales françaises se dérouleront en septembre 2014.
Ces élections permettront d'élire les 178 sénateurs de la nouvelle série 2 (fin des mandats de 10 ans de certains sénateurs de l'ancienne série C élus en 2004 et des mandats de 6 ans des sénateurs de l'ancienne série A élus en 2008).
Sur les 178 sénateurs à renouveler, il y a quatre-vingt-seize sénateurs de droite et quatre-vingt-deux sénateurs de gauche. La droite doit conserver tout ses sièges et en prendre quatre supplémentaires à la gauche pour faire basculer la haute-assemblée. Confrontée à une forte impopularité, la majorité présidentielle craint de perdre le Sénat. Le report des cantonales et des régionales à 2015 est perçu par l'opposition sénatoriale comme une manœuvre destiné à ce que le corps électoral soit plus favorable à la gauche.
Sur la carte, les départements de couleur grise sont concernés par le renouvellement de 2014 (série 2)
Les sénateurs sont élus dans chaque département par un collège électoral composé :
  1. des députés et des sénateurs ;
  2. des conseillers régionaux de la section départementale correspondant au département (selon les cas : conseillers de l’Assemblée de Corse, conseillers à l’assemblée de Guyane, conseillers à l’assemblée de Martinique) ;
  3. des conseillers généraux ;
  4. des délégués des conseils municipaux ou des suppléants de ces délégués.
  • Les conseils municipaux élisent parmi leurs membres dans les communes de moins de 9000 habitants :
  • 1 délégué pour les conseils municipaux de 9 et 11 membres ;
  • 3 délégués pour les conseils municipaux de 15 membres ;
  • 5 délégués pour les conseils municipaux de 19 membres ;
  • 7 délégués pour les conseils municipaux de 23 membres ;
  • 15 délégués pour les conseils municipaux de 27 et 29 membres.
  • Dans les communes de 9 000 habitants et plus, tous les conseillers municipaux sont délégués de droit. En outre, dans les communes de plus de 30 000 habitants, les conseils municipaux élisent des délégués supplémentaires à raison de 1 pour 800 habitants en sus de 30 000. En pratique, les délégués supplémentaires sont souvent des permanents des partis politiques, des collaborateurs des élus, des parents ou des amis.
Il est inutile de préciser que les élections municipales de 2014 auront une grande influence sur les sénatoriales qui se dérouleront quelques mois plus tard.
Le parrainage des candidats à l'élection présidentielle.
Seuls les élus peuvent apporter leur soutien à une candidature, c'est-à-dire les maires (il y a 36 000 communes en France), mais aussi les députés, les sénateurs, les parlementaires européens, les conseillers régionaux et généraux ainsi que des membres de l'Assemblée corse et des Assemblées d'outre-mer.
Au total, il y a donc potentiellement plus de 47 000 élus qui peuvent signer. D'un point de vue statistique, avec le nombre d'élus et la règle géographique des parrainages, il ne peut y avoir théoriquement que 80 candidats. Mais ce chiffre est purement théorique puisque la plupart des élus refusent d'apporter leur soutien à un quelconque candidat.
La carte ci-dessus indique le seul parrainage d'un élu de la région de Caudebec en Caux : il s'agit de celui du Maire de Vatteville la Rue. Madame le Maire de Saint-Wandrille, comme nombre de ses collègues n'a souhaité parrainer aucun candidat, pas même un de ce que la presse appelait « les petits candidats ».

dimanche 7 juillet 2013

La mariage pour tous - acte 2.

« Il vous faut prendre conscience de ce que vous avez envie d'entendre et qui n'est pas toujours ce que l'autre a envie de vous dire. »
(Catherine Bensaid)

« L'avantage de ne connaître rien à rien c'est qu'on peut parler de tout avec une égale inconscience. »

(Philippe Bouvard.)
Il faut croire que l'actualité est à ce point pauvre que les sujets de conversation dans les salons mondains, aristocratiques et poussiéreux tournent autour du même sujet depuis quelques mois. Le mariage pour tous fait parler les bavards, provoque des exégèses à n'en plus finir et donne lieu à toute une série de commentaires tous plus grotesques les uns que les autres. Monsieur tout le monde (pour ne pas utiliser l'expression un tantinet péjorative de « français moyen ») aurait pu croire que, une fois la loi votée, les esprits s'apaiseraient et les polémiques stériles s'effondreraient comme un soufflet façonné par une piètre ménagère. Il n'en est rien. La seule intelligence qui ait pu être détectée dans ce déferlement de sornettes provient de Frigide Barjot le jour où elle a décidé de se taire. Sinon, ailleurs, on continue de débloquer.
La France, prétend-on à qui veut bien l'entendre, est une république démocratique : le fait qu'il y ait des élections à intervalles réguliers suffit à le justifier. Même si des articles de presse assez nombreux démontrent qu'en fait, la France « est la dernière monarchie d'Europe », Monsieur tout le monde, toujours lui, est persuadé depuis qu'il est tout petit, dès l'école primaire, que la République est le meilleur des systèmes politiques et que la démocratie à la française est représentative. La classe politique, qui aurait trop à perdre si la population venait à ne plus croire ce gros mensonge, utilise toutes les ruses possibles et imaginables pour entretenir ce mythe. Il existe pourtant des principes plus démocratiques, dans lesquels le peuple ne se contente pas de délivrer des mandats électoraux (sorte de blanc seing pour se faire plumer), et véritablement républicains, mais ces messieurs, ci-devant élus et représentants de la Nation n'en veulent pas. Pas assez lucratifs ?
Plusieurs personnes pourraient présenter un nouveau projet de république, non pas une sixième ou une nouvelle mouture hypocrite de la cinquième, mais l'instauration de la République, laïque, sociale et véritablement démocratique où tout citoyen, quelles que soient ses idées, opinions, religion ou origines, pourrait s'exprimer et s'impliquer dans l'élaboration de la loi. Les personnes auxquelles je pense ont l'avantage d'avoir hérité de plusieurs siècles d'histoire de France, ce qui, paradoxalement, est également leur inconvénient. Sans doute, recourir à un Bonaparte, actuellement Prince Napoléon, à un Bourbon descendant de Louis XIV, même s'il est franco-espagnol, ou à Henri d'Orléans, héritier de Henri IV, Charles X et Louis-Philippe, pour incarner cette nouvelle république paraîtra étrange, anachronique voire « contre-nature » pourtant les français auraient bien besoin que quelqu'un se penche enfin sur leur sort.
Un Bonaparte ou un Prince Napoléon ?
« Jean-Christophe Napoléon, « prince Napoléon», né le 11 juillet 1986 à Saint-Raphaël (France), est un membre de la maison impériale de France. Il est l’actuel prétendant au trône impérial français. Il a étudié au collège et lycée Saint-Dominique à Neuilly-sur-Seine, puis à l’Institut privé de préparation aux études supérieures (IPESUP) de Paris. Diplômé de HEC Paris, Jean-Christophe Napoléon travaille aujourd’hui à New York, depuis 2011, comme conseiller à la banque d’affaires Morgan Stanley. Malgré cette distance provisoire, entre lui et son pays natal, il « pense avoir un devoir d’engagement et de dévouement au service de la France. » Il souhaite « être un prince proche des préoccupations générales des Français, défendre une cause d’intérêt général, présenter des idées et les défendre, et contribuer à la promotion de notre patrimoine dans le monde ».
(Source : Wikipédia)
Déclaration de Louis de Bourbon, duc d'Anjou et de Cadix (alias Louis XX) :
« La question institutionnelle n'a jamais été plus actuelle. Elle constitue un enjeu politique de première importance et tous les Français doivent souhaiter qu'elle soit publiquement débattue, pour ne pas laisser à d'illégitimes oligarchies le soin de trancher pour nous la question de notre avenir national.
Il n'appartient évidemment pas à l'aîné des Capétiens de résoudre seul cette difficile question institutionnelle. Mais il ne m'est pas interdit de regarder avec sympathie et intérêt le développement de ces discussions au sein de la société française. Et il est de mon devoir de rappeler à tous les Français de bonne volonté, après tous mes prédécesseurs, ce que mon regretté père appelait les « vieilles recettes » de la royauté capétienne.
Pas plus que vous, je ne sais ce qui viendra « après la Ve République ». Ce que je sais, en revanche, c'est qu'aucun régime ne pourra durablement s'implanter en France s'il cherche à dresser une France contre l'autre ; à occulter le glorieux passé de notre patrie ; ou à conférer, plus ou moins discrètement, le pouvoir à une petite caste de privilégiés.
En réfléchissant à notre avenir commun, il est sage d'écouter les leçons de notre passé. »
Lorsque le descendant du Roi Louis-Philippe, Henri d'Orléans, prétendant au trône, ne cherche pas des noises à son royal cousin espagnol, il diffuse des textes sur son blog dont le nom est évocateur : Maison Royale de France. Le Monsieur tout le monde dont il a été question précédemment, serait en droit d'attendre d'un personnage, qui porte sur ses épaules plus d'un millénaire d'histoire, des propositions sérieuses et réfléchies pour l'avenir de notre pays, des projets de rénovation de la démocratie ou, pourquoi pas, la volonté de sauver la République du marasme qui l'engloutit petit à petit. Eh bien non ! Ce monsieur, qui se dit Duc de France se contente de gloser sur un sujet qui, même s'il ne manque pas d'intérêt, est à des années-lumière des préoccupations de Monsieur tout le monde, à savoir : le chômage, le coût de la vie, la crise économique et l'argent qui lui sera versé lorsqu'il aura fini par atteindre, de plus en plus tard, l'âge de la retraite. Il est question d'honneur, d'honneur perdu et d'un autre à retrouver. Si cela peut faire de bons sujets pour les épreuves du Bac Philo, pourquoi mélanger les notions, certes fort honorables, d'honneur et de conscience à des extraits tirés de La déclaration des droits de l'homme, dont on confond manifestement les versions (celles de 1789 et de 1793) pour sortir les mêmes âneries sur le sujet dont tout le monde s'est désormais lassé : le mariage pour tous.
« La plupart des hommes ne tiennent à l'honneur que pour en couvrir leur malhonnêteté. »
(Louis Dumur, Petits aphorismes sur l'honneur – 1892.)
« L'honneur est la morale de l'égocentrisme. »
(Edgar Morin ; Éthique – 2004.)
« L'honneur défend des actes que la loi tolère. »
(Sénèque)
Je cite trois extraits du dernier billet mis en ligne. (Petite remarque : tout nouvel édito d'Henri d'Orléans chasse l'ancien qui disparaît du site. C'est pourquoi il faut se dépêcher d'aller le lire.)
« L'HONNEUR PERDU des "forces de l'ordre" à qui l'on commande d'arrêter des citoyens qui manifestent pacifiquement leur désapprobation du démantèlement de la famille, alors que l'on laisse plus volontiers courir les violeurs récidivistes, les casseurs et les meurtriers. Ainsi Nicolas ou un Curé sont mis derrière les barreaux pour leurs opinions que leur dicte leur conscience, comme le furent pour ces mêmes motifs tant d'hommes et de femmes sous les régimes dictatoriaux et totalitaires. On efface ainsi avec une serpillière l'Article XIV de la Déclaration des Droits de l'Homme : "Nul ne doit être jugé et puni qu'après avoir été entendu ou légalement appelé..."
L'HONNEUR des familles et des veilleurs se manifeste pacifiquement, partout en France, en dépit des gaz, des matraques, des barreaux de prison. Ils ne lâchent rien poursuivant silencieusement, pacifiquement, joyeusement le combat pour l'honneur, le leur et celui de la France éternelle, contre la mort annoncée de notre civilisation et de notre conscience.
L'HONNEUR de nombre de Maires de France, qui ne veulent pas de cette mascarade de mariage pour tous, alors qu'ils ne sont nullement opposés à une union civile, ni ne sont homophobes. Mais ils ont une conscience et le sens de leurs responsabilités. »
Avant d'éplucher ces quelques phrases, d'en extraire quelques unes des bonnes blagues et d'en démontrer leur mauvaise foi, il y a une question à ce poser : qu'est-ce que l'honneur ? Pour cela, je consulte un dictionnaire en ligne :
Honneur (au singulier) :
  • Principe moral d'action qui porte une personne à avoir une conduite conforme (quant à la probité, à la vertu, au courage) à une norme sociale et qui lui permette de jouir de l'estime d'autrui et de garder le droit à sa dignité morale. Synon. honnêteté.
  • Homme d'honneur. Homme vertueux, probe, intègre, courageux, qui ne transige pas avec les lois les plus strictes de la morale.
  • Bien moral dont jouit une personne dont la conduite (conforme à une norme valorisée socialement) lui confère l'estime des autres et lui permet de garder le sentiment de sa dignité morale.
  • Parole d'honneur. Engagement, promesse auquel on ne peut manquer sans se déshonorer.
  • Considération que l'on accorde à une personne qui s'est distinguée par ses qualités morales, par des actions, des attitudes valorisées socialement.
Honneurs (au pluriel) :
  • Marque de respect, d'estime; manifestation extérieure qui rend témoignage de la considération, de l'admiration qu'on porte à une personne; privilège accordé à quelqu'un pour le distinguer, lui donner des marques de considération.
  • Témoignages, marques de considération, d'estime, rendus à une personne qui s'est distinguée par sa conduite; marques de distinction.
  • Fonctions, titres qui confèrent de l'éclat dans la société.
  • Principales pièces qui servent aux cérémonies, aux sacres des rois, à la célébration des grandes cérémonies.
L'honneur se base sur le respect de règles établies et reconnues par un ensemble de personnes qui les reconnaissent comme valides et qui s'efforcent de les respecter. La définition ne dit pas si le respect de ces règles est individuel ou si les autres doivent obligatoirement s'y conformer. Dans ce cas, il y aurait une sorte de prosélytisme du même type que celui opéré par certaines religions combattues.
Si avoir de l'honneur, c'est défendre un certain nombre de valeurs définies une fois pour toute par une certaine tranche de la population, le fait de défendre des principes différents, même s'ils sont humains, dans la logique de ce siècle, égalitaires et justes, n'aurait donc aucun rapport avec l'honneur. Par conséquent, l'honneur serait une qualité dont seules quelques personnes seraient dotées à l'exclusion de tous les autres.
Pour résumer les propos d'Henri d'Orléans, l'honneur serait du côté de ceux qui sont contre le mariage pour tous et tous les autres, quelles que soient leurs motivations et leurs convictions, n'en auraient point. Or, cette force qui pousse les uns et les autres à défendre leurs idées et opinions ne peut avoir qu'une seule et même origine, encore faut-il admettre qu'elle puisse porter le même nom.
Il y aurait bien une autre explication à cette énigme sémantique :
  • Les manifestants qui défilent contre le mariage pour tous le font par honneur.
  • Ceux qui sont pour l'application de la loi ne sont pas motivés par l'honneur mais par autre chose.
  • Le mariage pour tous a divisé les manifestants en deux camps opposés : les pour et les contre.
  • Les manifestants qui défilent pour le mariage pour tous sont motivés par une valeur contraire à l'honneur.
  • Les antonymes de l'honneur recensés par les différents dictionnaires, sont les suivants : abjection, avilissement, déshonneur, discrédit, flétrissure, honte, humiliation, ignominie, improbité, indignité, infamie, malhonnêteté, moquerie, turpitude.
Il est vrai qu'il est tellement plus facile, plus pratique et plus reposant pour l'intellect de décréter arbitrairement que l'autre a tort puisqu'on a raison, qu'on ne voit pas pourquoi on se gênerait de prendre les partisans du mariage pour tous pour des scélérats et les candidats à ce mariage pour des moins que rien. Mieux, pour démontrer que l'honneur est du bon côté, on n'hésite pas à sortir des arguments qui n'en ont même pas la forme, on invoque une morale dont on ne précise pas la nature et on affirme des choses qui ne reposent sur aucun fait concret. L'idée la plus originale dans cette avalanche de mauvaise foi est d'avoir fait de cette absence d'intelligence une question d'honneur. Cette fantaisie, il fallait oser la trouver et la conjuguer, si l'on peut dire, à toutes les sauces pour en sortir une série de constatations dont certaines sont pour le moins hasardeuses.
Parmi la liste des personnes qui défendent leurs actions avec honneur, figurent des maires et pas n'importe lesquels : ceux qui décident de ne pas faire ce pour quoi ils sont élus, c'est à dire représenter l’État en faisant appliquer les lois de la République. Je veux bien admettre qu'un prétendant au trône, qui continue de véhiculer des remugles vieillots autant que vieillis sur les mérites et les avantages d'une royauté ou d'une monarchie, dont on ne nous dit jamais rien de précis, n'ait pas de véritables attachement pour la République, quelle qu'en soit son acception. De là à trouver honorable de désobéir avec tapage et jusqu'au ridicule, il n'y a qu'un pas qu'il franchit gaiement et sans scrupules. Certes, il existe l'obligation de désobéissance mais ce principe s'applique pour des causes autrement plus graves telles que l'invasion des armées nazies, les lois du gouvernement d'un maréchal sénile ou la dénonciations de familles sous le prétexte qu'elles ne sont pas chrétiennes (voire catholiques). Nombreux sont ceux qui auraient souhaité, à cette époque troublée, voir l'intégralité des maires refuser d'obéir. Il est vrai également qu'on approche des élections municipales et que beaucoup de ces maires préparent leur campagne : il vaut mieux parfois désobéir pour être réélu quitte à retourner sa veste par la suite et marier tout le monde sans se poser de questions existentielles.
Henri d'Orléans reconnaît aux manifestations des opposants au mariage pour tous le caractère pacifique et joyeux. Il aurait pu étendre sa liste d'adjectifs par ceux-ci : serein, convivial, festif ou encore sympathique, populaire et allègre. Si c'est ce qu'il pense, après tout, c'est son droit mais faire passer les participants de ce qu'on voulut appeler le « printemps français » pour des victimes ou des martyres, il ne faut quand même pas exagérer. Un défilé, même silencieux, calme et paisible où les affiches et autres pancartes véhiculent des slogans mensongers, erronés ou hors de propos fait tout autant de dégâts que n'importe quelle émeute. Quand on claironne qu'on veut défendre les enfants (contre quoi déjà?) on ne leur siffle pas des sottises désuètes, rétrogrades et supposées naturelles aux oreilles.
Dans son texte, Henri d'Orléans fait référence à la France éternelle, un concept qu'il se garde de définir, par peur d'effrayer les honnêtes gens, sans doute. Qu'est-ce donc que cette France éternelle ? Un pays idyllique, mythique et immuable qui servirait de référence ou de mètre-étalon pour les valeurs en usage dans notre société ? Une simple expression dans un texte pour évoquer les temps glorieux, heureux et lointains ? Une licence poétique posée là pour rassembler les vilaines brebis égarées, les mécréants et les scélérats qui veulent se marier entre eux ? Où et quand doit-on placer cette France merveilleuse, immuable et éternelle, à supposer qu'on puisse véritablement la localiser quelque part ? La chose n'est pas simple.
  1. La France n'a pas toujours eu les frontières qu'elle a aujourd'hui. Le territoire sur lequel Hugues Capet, Philippe Auguste, Charles VII, Louis XIV, Louis XVI, Napoléon Ier, Napoléon III ou la Troisième République exerçaient leur pouvoir n'était pas le même. Sur un peu plus d'un siècle, L'Algérie a été conquise puis rendue à son peuple, l'Alsace-Lorraine a été annexée à l'Empire allemand avant de redevenir française quant à l'empire colonial, il n'en reste officiellement plus rien (sauf pour Elf, Total, Aréva...). La France éternelle , ce ne peut être cela.
  2. La France a rayonné sur l'Europe avec sa culture, ses artistes et ses penseurs. Je pense à Rabelais, à Montaigne, aux poètes de la pléiade (ils étaient sept, parmi lesquels Ronsard et du Bellay) à Descartes, Racine, Corneille, Molière, Montesquieu, Diderot et d'Alembert, mais aussi à Chateaubriand, Balzac, Flaubert, Prudhon, Zola. A quelle France doit-on rattacher cette France éternelle ? A ce que les historiens appellent « le grand siècle » ou à celui dit « des lumières ». A la France de la Révolution Française, celle du Premier Empire, celle de la Monarchie de Juillet, celle de la révolution industrielle ou celle de la Troisième République ? Ces différentes époques n'avaient pas grand chose à voir les unes avec les autres et les valeurs n'étaient pas forcément les mêmes.
  3. La France éternelle peut enfin être un fantasme, une utopie. Même dans ce cas, je doute que cette France idéale soit conçue dans les mêmes termes par les deux prétendants au trône (les Bourbons et les Orléans), Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Si on les interrogeait sur cette France éternelle, il est assuré que les recettes seraient dans certains cas, contraires.
  4. Il reste une dernière possibilité : la France éternelle est un mythe, un concept, et à ce titre, elle n'existe tout simplement pas. Il n'est déjà pas possible de connaître avec exactitude ce que sont ces sacro-saintes valeurs républicaines que nombre de politiciens brandissent régulièrement alors qu'elles doivent bien correspondre à quelque chose de concret (puisqu'elles sont supposées servir à l'intégration des étrangers dans la Nation française). La France éternelle est une vision de l'esprit tout comme le Jérimadeh de Victor Hugo qui n'a été forgé que pour une rime.
Henri d'Orléans doit aimer les formules toutes faites qui font l'effet d'un pétard (un pétard mouillé) mais ne reposent sur aucune observation tangible ou sérieuse. Il affirme, et il n'est pas le seul, que le mariage pour tous va conduire à ce qu'il appelle le démantèlement de la famille. Creusons un peu ce nouvel épouvantail pour simples d'esprit (à qui les évangiles promettent le royaume des cieux, si je me souviens bien).
Démanteler :
« Détruire ce qui se présente comme un ensemble organisé (fait de parties qui tiennent ensemble comme les moellons d'une muraille) et l'éparpiller. »
Je ferai remarquer, qu'en son temps, le divorce avait fait redouter les mêmes choses. La cellule familiale se scindait, certes, mais pour se reformer autrement. Ce qu'on appelle désormais les familles recomposées sont aujourd'hui très courantes et les enfants qui y sont élevés n'ont pas forcément leurs deux parents sous leur toit. L’Église ne reconnaît toujours pas le divorce mais les juges de la République en prononcent quand même tous les jours. Le principe, quoi qu'on en pense, est entré dans les mœurs.
La famille :
Le mot « famille » peut prendre deux sens différents. Il peut désigner l’ensemble des personnes qui ont des liens de parenté et d’alliances tel que grands-parents, oncles, tantes, cousins. Il désigne aussi un groupe de personnes vivant ensemble dans le même foyer, généralement les parents et les enfants.
Pour les historiens, une famille est un ensemble de personnes ayant un lien de parenté.
Pour les sociologues, ce sont des personnes habitant sous le même toit tel que deux colocataires.
Pour l'INSEE, une famille est la partie d'un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée :
  • soit d'un couple vivant au sein du ménage, avec le cas échéant son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage ;
  • soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale).
Pour qu'une personne soit enfant d'une famille, elle doit être célibataire et ne pas avoir de conjoint ou d'enfant faisant partie du même ménage.
Un ménage peut comprendre zéro, une ou plusieurs familles. »
Le combat pour l'honneur des veilleurs fait encore et toujours référence à ces opposants au mariage pour tous qui sont capables de se mobiliser pour une affaire qui ne les concerne finalement pas. Or, l'être humain, quand il n'est pas le parfait égoïste qui est capable de tout pour satisfaire son propre intérêt, quitte à écraser son voisin, ses collègues et trahir ses amis, s'occupe de son prochain et se mêle, disons-le carrément, de ce qui ne le regarde en rien. Dans ces cas, fort fréquents, il n'hésite pas à vouloir imposer à autrui des modes de vie, des croyances ou des valeurs qu'il ne respecte pas nécessairement lui-même. Il y a pourtant de nombreux autres sujets d'indignation qui devraient faire l'objet de manifestations mais ils n'ont assurément pas la même importance. En vérité, qu'est-ce qu'on en a à faire de tous ces travailleurs qui se retrouvent du jour au lendemain à la rue parce que les usines déménagent en Asie ? Qui se préoccupe des familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, réduites à mendier auprès des services sociaux tandis que les financiers engrangent des profits scandaleux ? Qui s'offusque des mensonges éhontés qu'on fait avaler aux peuples d'Europe pour engraisser les banques ? Là, personne ! S'il y a un combat et un honneur à défendre, il faudra bien que quelqu'un se décide à dire aux veilleurs qu'ils se trompent de cible. Les manifs pour tous ont l'avantage d'occuper les esprits et de distraire les foules : ailleurs, on s'occupe de votre avenir et là, ce ne sera pas la même histoire.
« Nous allons prendre conseil de notre conscience. Elle est là , dans cette valise, tout couverte de toiles d'araignée, On voit bien qu'elle ne nous sert pas souvent. »
(Alfred Jarry)
« La conscience est un bâton que chacun prend pour battre son voisin. »
(Honoré de Balzac)
« Les gens qui ont bonne conscience ont souvent mauvaise mémoire. »
(Jacques Brel)
Le mariage pour tous, qui n'est somme toute qu'une simple formalité légale, un passage d'une dizaine de minutes devant le maire, officier d'état civil, est le prélude à une catastrophe presque galactique digne de la fin des temps et des apocalypses qu'on nous y promet. On essaiera de ne pas rire ou se moquer de la simplicité naïve de la menace qui pèse au-dessus de nos têtes : lorsque deux hommes ou deux femmes voudront signer l'acte par lequel ils fondent une famille, d'un genre nouveau, je le reconnais, la fin du monde sera proche et il faudra se préparer d'une part à la venue de l'Antéchrist et d'autre part à « la mort de notre civilisation et de notre conscience », comme le rapporte le prophète royal d'Orléans. L'annonce de cet événement dont le tragique relève plus du grandguignol que de la possible occurrence, est à ce point grotesque que je ne m'y étendrai pas plus que ça.
  1. Pour ce qui est de la civilisation, l'histoire de l'humanité nous a appris que les civilisations naissaient, croissaient et s'effondraient un jour pour des raisons qui s'expliquaient. Les guerres, l'économie ou la politique ont eu raison des anciens empires tels que l'Egypte, la Perse, Rome, Byzance. Plus près de nous, des événements majeurs ont bouleversé notre quotidien : la Révolution Française, l'industrialisation, les deux guerres mondiales, l'Europe et les crises financières de ces dernières années. L'avenir nous promet encore bien des péripéties et il est probable que l'une d'entre elles viennent de Chine (ce qu'on avait appelé, dans les années 1950, « le péril jaune ». A chacun de ces changements, les habitudes et les valeurs ont changé : l'apparition du Christianisme, l'émergence de l'Islam, la Renaissance et les différentes révolutions, même si elles ont transformé durablement et en profondeur la société n'ont jamais causé sa disparition brutale.
  2. La mort de notre conscience doit être une étape ultime, quelque chose d'encore plus épouvantable que la mort de la civilisation. J'ai eu beau chercher des références historiques, littéraires ou même ésotériques, je n'ai rien trouvé d'autre que des sujets d'intérêt clinique tels que celui-ci : que se passe-t-il après la mort ? Selon l'adage scientifique qui dit que « rien ne se perd et rien ne se crée, tout se transforme » je peux affirmer qu'il y a toujours un après et que les personnes qui vivaient avant seront toujours là. Peut-être auront-elles conservé leurs illusions ou auront-elles choisi de vivre avec leur temps. L'avenir nous le dira.
Le dernier point soulevé par l'extrait du texte d'Henri d'Orléans concerne la conscience et le sens des responsabilités des maires qui refusent d'appliquer la Loi, se situant au dessus de la Nation et de ses représentants. Je vais rappeler ce que signifient les termes de conscience et de responsabilité avant de faire mon commentaire.
Conscience :
  • Propriété particulière de la conscience humaine qui permet à l'homme de porter des jugements normatifs immédiats, fondés sur la distinction du bien et du mal, sur la valeur morale de ses actes; connaissance intuitive, sentiment intime de cette valeur.
  • Affaire de conscience. Problème mettant en jeu la conscience morale parce qu'il implique, pour que soit préservée la paix de la conscience, le besoin et la nécessité, malgré certaines difficultés, de se conformer à une obligation morale.
  • Bonne conscience. Conscience satisfaite de l'homme qui a le sentiment d'agir conformément aux valeurs morales et de n'avoir aucun reproche à se faire.
  • Se donner bonne conscience. Trouver les accommodements et l'indulgence nécessaires vis-à-vis de soi-même pour avoir à moindre frais le sentiment de s'acquitter de ses obligations morales et de n'avoir rien à se reprocher.
  • Liberté de conscience. Liberté laissée à chacun, en particulier par les pouvoirs publics, de juger des doctrines, religieuse et philosophique notamment, qui lui conviennent, accompagnée de la liberté d'y conformer sa vie.
  • Vendre sa conscience. Abandonner à d'autres personnes, en échange de certains avantages, son pouvoir et son droit de juger par soi-même et de se déterminer librement.
  • Objection de conscience. Action d'objecter des devoirs supérieurs d'ordre religieux, ou simplement moral, pour refuser d'accomplir une obligation légale. Refus d'accomplir ses obligations militaires au nom de la religion, ou de la morale, qui condamne la violence et le fait de tuer.
  • Conscience (professionnelle). Scrupuleuse honnêteté que l'on apporte à l'exécution de son travail, inspirée par le sens des exigences de sa profession accompagné de la volonté de s'en acquitter au mieux quelles que soient les difficultés.
  • Cas de conscience. Difficulté créée par une situation ambiguë où la conscience hésite à se déterminer dans un sens précis faute d'une prescription religieuse à laquelle se référer dans un tel cas.
Responsabilité :
  • Définition : Fait d'être responsable, de devoir répondre de ses actes ou de ceux de quelqu'un d'autre, ou d'avoir à sa charge des décisions. Synonyme : obligation.
  • «La personne responsable assume les conséquences de ses actes, qu’ils soient délibérés - c’est-à-dire résultant d’une décision prise ou acceptée - ou non, de telle manière que les autres en bénéficient au maximum ou, du moins, n’en souffrent pas. En même temps, elle fait en sorte que les autres se comportent de la même façon”.
  • Sens des responsabilités : Capacité de rencontrer ses obligations, de remplir ses devoirs et de porter les conséquences de ses actes.
  • La responsabilité morale consiste en une capacité pour un sujet volontaire et conscient de prendre une décision sans en référer au préalable à une autorité supérieure, à pouvoir donner les motifs de ses actes, et à être jugé sur eux.
Les élections municipales approchent et bien des maires sont près à tout pour être à nouveau élus. L'avantage du mariage pour tous est incontestable : qu'on soit pour ou contre ou que l'électorat soit pour ou contre (le candidat à la mairie adoptera celui de la majorité qui l'élira – c'est ce qu'on appelle un cas de conscience) la publicité est gratuite. C'est le moment de bâtir sa campagne électorale sans risquer d'avoir ses comptes rejetés par le Conseil Constitutionnel. C'est beau la démocratie !

« Votre morale n'est pas la mienne. Votre conscience n'est plus la mienne. »

(Albert Camus.)